Législatives 2017 : qui sont les candidats de la 11ème circonscription des Yvelines ? – Mathilde Androuet (FN)

33 ans, membre du Front National depuis 20111, a étudié à Science-Po, ancienne chargée du développement à la fondation Terra Nova2 et assistance parlementaire3.

Tête de liste lors de l’élection municipale à Houilles (Yvelines) en 2014, elle a été battue dès le premier tour en obtenant 1 117 voix, soit 5,23 % des inscrits4. Elle a aussi perdu lors des élections départementales sur le canton de Houilles (Yvelines) en 2015 en obtenant 2 888 voix, soit 7,11 % des inscrits5. Enfin, depuis 2015, elle a été élue conseillère régionale d’Ile-de-France et siège au sein du groupe FN – IDF Bleu Marine6.

A titre de rappel, lors de la dernière élection présidentielle le FN a fait 6 272 voix, lors de la précédente en 2012 il avait obtenu 5 423 voix et lors de la dernière élection législative en 2012, il avait fait 3 095 voix, soit 4,71 % des inscrits.

Elle se fait appeler Elsa Vassent7 ou Mathilde Palix8. Le journaliste Aziz Zemouri a écrit un article en 20139 sur les méthodes douteuses de cette personne pour grimper les échelons internes du parti. Lors d’un reportage sur France 2, elle s’est présentée sous un faux-nom d’après Le Parisien10. Enfin, elle n’hésite pas à duper l’assemblée en se faisant passer pour une simple citoyenne alors qu’elle était une cadre du parti11.

En lisant son Facebook12, on s’aperçoit que les sujets qui l’intéressent le plus sont Emmanuel Macron (21 posts, soit plus de 50 % des billets), Marine Le Pen (7 posts) et quelques faits divers (4 posts). Les sujets qui intéressent le plus les françaises et les français, tel que le chômage, les difficultés liés au logement, l’éducation des enfants, la santé ou encore l’essoufflement de notre système politique ne sont absolument pas abordés.

En se présentant au sein de la 11ème circonscription des Yvelines, Mathilde Androuet est donc une parachutée, c’est-à-dire qu’elle ne connait pas le terrain, qu’elle n’est pas investie localement et qu’elle ne connait pas les habitantes et les habitants. Ayant déjà un mandat, elle ne s’oppose à priori pas au cumul des mandats, valeur fondamentale d’une démocratie. Enfin les sujets qui l’intéressent sont très éloignés des sujets qui préoccupent le plus les français.

1 Le féminisme et le FN sont-ils compatibles ?, Les Inrocks, 2015
2 Terra Nova est un think tank proche du PS.
3 Page de Mme Mathilde Androuët, iledefrance.fr
4 Résultats des élections municipales et communautaires 2014 de la ville de Houilles, Ministère de l’Intérieur
5 Résultats des élections départementales 2015 du canton de Houilles, Ministère de l’Intérieur
6 Page de Mme Mathilde Androuët, iledefrance.fr
7 Facebook de Mme Mathilde Androuët, iledefrance.fr
8 Les méthodes douteuses de l’égérie de la dédiabolisation du FN, Le Point, 5 novembre 2013
9 Les méthodes douteuses de l’égérie de la dédiabolisation du FN, Le Point, 5 novembre 2013
10 La candidate FN se présente à la télévision sous un faux nom, Le Parisien, 22 octobre 2013
11 Délit de duperie au FN, L’Humanité, 29 octobre 2013
12 Page Facebook de Mathilde Androuët, analyse de 40 posts, du 26 avril au 17 mai

Législatives 2017 : qui sont les candidats de la 11ème circonscription des Yvelines ?

Les élections législatives auront lieu les dimanches 11 et 18 juin 2017. Dans les articles qui seront publiés les prochaines semaines, j’ai tenté de faire le point sur les différents candidats de la 11ème circonscription des Yvelines afin de faire un choix un peu plus éclairé. Elle comprend les villes de Bois-d’Arcy, Élancourt, Fontenay-le-Fleury, La Verrière, Le Mesnil-Saint-Denis, Saint-Cyr-l’École et Trappes. Je publie sur mon blog mon cheminement intellectuel et mes recherches en me disant que cela pourra peut-être servir à d’autres citoyens. Mais que veut dire faire le point ?  Comme le dit le journal La Brique : « l’objectivité du journaliste est un leurre : la manière de présenter les faits, ce qu’on ne dit pas, ce sur quoi on insiste, à qui on donne la parole : autant de démarches forcément subjectives et politiques, reflet d’une certaine réalité. ». Ici, j’accorderai donc une plus grande importance aux valeurs démocratiques (non-cumul des mandats, entretien d’un lien régulier avec les citoyens de la circonscription, exemplarité, écoute de la population, ancrage local, etc.).

Un billet de blog sera consacré à chaque candidat durant les prochaines semaines.

Si vous souhaitez m’aider dans ce travail, n’hésitez pas à me contacter.

Pi Wu

Premier tour de La Primaire Citoyenne, mon vote

Tout d’abord, il n’est pas nécessaire de lire l’ensemble des programmes, des idées, des soutiens, des différents candidats car il n’est techniquement pas possible de voter pour les 12 candidats. En effet, avec le système de vote innovant de LaPrimaire, on ne peut voter que pour 5 candidats tirés aléatoirement. Autant ne lire que les informations de ces candidats…

Voici ma rapide explication de vote :

  • Roxane Revon : Passable. En lisant sa présentation et son programme, on une euro-béat qui pense que c’est en éloignant les élus (échelon européen) des citoyens que l’on aura une meilleure démocratie. Aucune proposition pour changer de République en France. Bref, franchement pas convaincu ;
  • Philippe Mazuel : Passable. Ici aussi, nous avons un euro-béat qui souhaite une « République européenne » et qui souhaite rendre l’école obligatoire (et non l’enseignement ou l’instruction). Il réaffirme clairement le rôle de Président de la République dans la 5ème République et ne prévoie pas une réforme profonde de notre système politique. Il y a cependant de bonnes propositions mais les chantiers majeurs ne sont pas au rendez-vous. Décevant.
  • Charlotte Marchandise : Très bien. Elle a une vision claire des choses, comprends les priorités, expose clairement son programme. Il est clair, équilibré et s’appuie sur une équipe. Elle a compris que notre système politique était malade et son premier chantier est donc la réécriture par les français de notre Constitution afin d’instaurer une 6ème République. Elle s’appuie sur le travail associatif (charte Anticor, scénario NégaWatt), les experts (Marc Dufumier) et promeut l’intelligence collective (tirage au sort). Elle souhaite mettre en place un revenu de base et reprends le principe de « penser global, agir local » chères aux mouvements citoyens de ces derniers temps. Elle soutient l’agriculture biologique pour tous, l’ESSE et son programme à l’international est basé sur la paix plutôt que sur la guerre. En bref, une candidature qui donne vraiment envie !
  • Thomas Nonnez : Passable. Croissance : Réaliste (« un programme économique réaliste basé sur une croissance zéro. ») ; Défense : défense européenne, technosciences dans le domaine de l’armée ; Démocratie : Mise en place de référendums électroniques sur les sujets de société ; Ecologie : Interdiction des sacs plastiques, obligation des emballages 100 % recyclables, mise en place de label qualité et baisse de l’agriculture intensive (mais c’est assez flou) ; Economie : Contre la relance par la consommation (augmentation des salaires), pour une conservation de la Sécurité Sociale, pour la mise en place de banques publiques, baisse des charges des entreprises, déduction des investissements des entreprises sur les impôts ; Education : Baisse du niveau d’études pour les professeurs à Bac+2, diversification des méthodes d’apprentissage ; Fiscalité : n/a ; Logement : 2 500 000 nouveaux logements à énergie neutre ou positive sur 5 ans ; Référence : Simone Veil ; Technique : Techno-scientiste (« la recherche, l’innovation, l’industrie technologique, [..] la robotisation de l’économie, les biotechnologies, l’arrivée de l’Intelligence artificielle ») ; Territoire : Suppression des départements et des communes ; Union européenne : Pro-européen (« la France redevienne le phare de l’Europe ») ; Vie politique : Baisse de 50 % des indemnités pour les élus nationaux et régionaux. Suppression des privilèges concernant le régime de retraites ; Réduction de 50 % des parlementaires. Mise en place d’un système d’avis électronique. En conclusion, un programme assez pauvre, plutôt décousu et parfois contradictoire et flou. Les réformes concernant le système politique sont très légères (pas de proposition d’Assemblée Constituante pour une 6ème République par exemple, pas de réflexion sur le système électif ou le statut de l’élu, etc.).
  • Michel Bourgeois : Insuffisant. Ses propositions néo-libérales me font peurs.

Pi Wu, démocrate et militant associatif

Pourquoi, dimanche 6 décembre, j’élirai la liste d’union citoyenne ?

Logo de la liste d'union citoyenne

Suite à mon premier billet où j’analysais l’ensemble des candidats à des postes éligibles1, j’ai fait mon choix et ma voix ira à la Liste d’Union Citoyenne2. Alors bien entendu, ces citoyennes et ces citoyens ne sont pas connus car ils sont comme vous et moi, ils n’appartiennent à aucun parti, ils font partie du peuple et non aux élites politiques. Ils n’ont même pas assez d’argent pour que l’ensemble des électeurs de l’Ile-de-France reçoivent leur profession de foi par La Poste. C’est qu’il y en a quand même pour 57 000 €3 tout de même, payé aux frais des contribuables si la liste fait plus de 5 %. Ce mécanisme favorise, encore une fois, les listes les plus médiatiques… Mais peut-on leur reprocher sachant que nous sommes 85 %4 à ne plus faire confiance dans les partis politiques ? Ce serait vraiment contradictoire.

Seraient-ils à la hauteur pour diriger la Région ? Mais souhaitons-nous vraiment qu’ils dirigent ou préférons-nous qu’ils jouent le rôle de courroie de transmission entre les volontés populaires et les actes des représentants ? Et l’expérience de la vie, l’expérience du terrain ne vaut-elle pas mieux que des élites politiques complétement déconnectées de la réalité des français ?

Ce billet se veut une convergence d’informations tant sur les valeurs que sur sur le programme.

Les valeurs

Les candidats de cette liste font le même constat que moi, ils ne se reconnaissent plus dans le traditionnel clivage gauche-droite5 et évoque la crise démocratique6. De plus, certains ont été déçus par les partis traditionnels7. Dans une interview de Radio Campus8, on apprend qu’ils souhaitent « dépersonnaliser la politique », parlent de « décrochage démocratique » et de « rejet de la politique traditionnelle ». Ils évoquent la transparence, la collaboration citoyenne ou encore l’horizontalité.

Le programme

Le programme complet est disponible ici. Voici les principales propositions que je retiens :

  • Mandat unique: un conseiller régional ne peut avoir qu’un seul mandat dans sa vie de conseiller régional, non cumulable avec un autre mandat9 ;
  • Réconcilier les citoyens avec la vie démocratique : allouer une part du budget d’investissement du Conseil Régional à un budget participatif, voté par les Franciliens10;
  • Création d’un conseil consultatif qui aurait un regard sur le vote du budget régional11;
  • Expérimenter la mise en place de monnaies locales, permettant de favoriser l’économie réelle, la consommation locale et d’éviter les délocalisations12;
  • Favoriser l’économie de proximité par un protectionnisme écologique13;
  • Privilégier la diminution des déchets plutôt que leur traitement14;

Pi Wu, démocrate et militant écologiste associatif

1 Analyse des listes de candidats à l’élection régionale en Ile-de-France, Blog 6e République, 14 novembre 2015
2 Liste d’union citoyenne, Site de campagne
3 Régionales 2015 : La difficile campagne des listes citoyennes, 20 minutes, 1 décembre 2015
4 Baromètre de la confiance politique – vague 6 bis, CEVIPOF, février 2015
5 Régionales : la liste citoyenne veut sortir du clivage gauche-droite, Le Parisien, 2 décembre 2015
6 Régionales 2015 : La difficile campagne des listes citoyennes, 20 minutes, 1 décembre 2015
7 Nasser Lajili, tête de liste 92 pour La liste d’union citoyenne, Le Parisien, 30 novembre 2015
8 Interview d’Etienne, Radio Campus Paris, 29 novembre 2015
9 Liste d’union citoyenne – Régionales 2015, Facebook, 1 décembre 2015
10 Liste d’union citoyenne – Régionales 2015, Facebook, 1 décembre 2015
11 Régionales : la liste citoyenne veut sortir du clivage gauche-droite, Le Parisien, 2 décembre 2015
12 Liste d’union citoyenne – Régionales 2015, Facebook, 2 décembre 2015
13 Liste d’union citoyenne – Régionales 2015, Facebook, 1 décembre 2015
14 Liste d’union citoyenne – Régionales 2015, Facebook, 2 décembre 2015

Analyse des listes de candidats à l’élection régionale en Ile-de-France

La clôture de dépôt des listes de candidats pour l’élection régionale a eu lieu lundi 9 novembre 2015 et il est à présent possible de consulter la composition des treize listes1. En tant qu’électeur, nous allons pouvoir concéder le peu de pouvoir politique que nous avons à d’autres individus comme le veut la tradition « représentative » de notre bonne République. Il est donc essentiel d’effectuer un petit travail de recherche sur les candidats en question.

Cela étant, je n’effectuerai pas ce travail sur l’ensemble des treize listes car certaines sont éliminées de facto, soit parce que le nombre d’affaires politico-juridiques est trop important à mes yeux (FN, LR-UDI) ou soit parce qu’ils appartiennent à l’oligarchie française (LR-UDI, PS), cette élite politico-financière qui est complétement déconnectée de la réalité des franciliens. J’exclus aussi les communautaristes (Union des Démocrates Musulmans Français) et je n’ai pas envie de m’intéresser à l’extrême-gauche (LO).

Par ailleurs, je m’intéresserai uniquement aux candidats qui sont en position éligible, car cela ne sert à rien d’avoir une « bonne » personne si elle est à la fin de la liste et qu’elle n’a aucune chance d’être élue.

Enfin, cette analyse sera principalement effectuée sous l’angle des valeurs démocratiques. Je n’aborderai pas ou peu les valeurs idéologiques ou les programmes (sauf pour certaines listes inconnues).

Il existe deux types de listes. D’un côté, ceux qui proposent un programme avec des idées et des propositions concrètes sur l’économie, les transports, les prestations sociales etc. en rapport avec le territoire concerné. De l’autre, à la place des traditionnels programmes, une méthode de gouvernance est proposée, souvent dans l’objectif de remettre les citoyens au cœur du système politique en leur demandant le plus souvent de prendre des décisions par eux-mêmes.

Debout la France (DLF)

La liste Debout la France a placé à sa tête Nicolas Dupont-Aignan. Cela commence déjà très mal car celui-ci cumule déjà trois mandats dont un interne : député à l’Assemblée Nationale, maire de la ville d’Yerres et président du parti DLF. Va-t-il vraiment avoir le temps de se consacrer pleinement au mandat de conseiller régional d’Ile-de-France ?

Par ailleurs, c’est aussi un cumulard dans le temps vu qu’il est député de la huitième circonscription de l’Essonne depuis maintenant quatre mandats ! Or en démocratie, l’un des principes fondateurs, pour ne pas se couper du peuple, et d’avoir une forte rotation des charges. En étant député depuis presque 20 ans, Nicolas Dupont-Aignan montre qu’il est attaché au pouvoir. De plus, il oublie les valeurs auxquelles il se dit « attaché ». En effet, lors de l’élection présidentielle de 2012, il indiquait à Transparency-France2 qu’il était pour une limitation à deux mandats. En briguant un mandat de conseiller régional, il aura 3 mandats !

DLF ne souhaite donc pas spécialement être différent des autres partis politiques actuellement en place. Il ne souhaite pas redonner le pouvoir aux citoyens et montre simplement qu’il espère devenir calife à la place du calife…

Europe Écologie-Les Verts (EELV)

Contrairement à certaines autres régions ou aux précédentes élections départementales, les écologistes partent seuls à cette élection.

Nous retrouvons en tête de liste Emmanuelle Cosse. Vice-présidente du conseil régional en Ile-de-France, elle brigue donc un second mandat. Ce phénomène de reconduction des élus en place se répète à beaucoup de positions éligibles. D’autres candidats tels que Julien Bayou, Corinne Ruffet, Claire Monod, Jean-Marc Pasquet, Fatna Lazreg, Mounir Satouri, Jean Lafont, etc. sont concernés. Au total, sur les 34 élus EELV au conseil régional, 19 se représentent au nom d’EELV dont 13 en position éligible.

Le second problème est le cumul des mandats car de nombreux candidats en position éligible sont déjà élus tel que Frédéric Benhaim (conseiller délégué du XIIIe arrondissement de Paris), Bénédicte Monville (conseillère municipale à Melun), Rose de la Fuente (conseillère municipale à Thomery), Benoît Menez (conseiller municipal de Mitry-Mory), Franck Rolland (conseiller municipal de Villeparisis), Marie Durand-Smet (conseillère municipale du Chesnay), David Jutier (conseiller municipal de Rambouillet), Marie-Pierre Digard (conseillère municipale d’Orsay), Rodéric Aarsse (adjoint au maire de Malakoff), Samia Kasmi (conseillère municipale de Nanterre), Dominique Carré (adjoint au maire de Pierrefitte-sur-Seine), Anne-Marie Heugas (adjointe au maire de Montreuil), etc.

Au final, sur environ 40 candidats en positions éligibles, 26 candidats ont déjà un mandat d’élu à ce jour.

Comment « changer d’air » s’il n’y a pas une rotation plus importante des élus et si le parti favorise le carriérisme politique en acceptant dans la pratique, le cumul des mandats que ce soit simultané ou dans le temps ?

Les autres postes sont réservés aux professionnels de la politique (Marie Toussaint, directrice de cabinet d’Antoinette Guhl, élue de Paris ; François Damerval, ex-chef de cabinet de Corinne Lepage ; Alexis Prokopiev, conseiller du groupe parlementaire Ecologiste à l’assemblée nationale), à ceux qui n’avaient pas réussi à être réélu la fois dernière (Zine-Eddine M’jati, ex-conseiller régional de 2004 à 2010, Michel Poirier, ex-élu du canton Montreuil-Est de 2001 à 2002) et aux transfuges d’autres partis (Emmanuel Poilâne, ex-tête de liste de la région Ouest aux élections européennes pour Nouvelle Donne, démissionnaire depuis juin dernier3), etc.

Il y a toutefois de bonnes surprises comme Elise Lowy qui écrivit en 2012 une magnifique tribune sur le non-cumul des mandats4 où elle disait : « mais aussi d’instaurer une limitation stricte du cumul des mandats dans le temps.  », Marie-Odile Bertella-Geffroy (magistrate, ex-vice-présidente du tribunal de grande instance de Paris concernant l’instruction des dossiers de l’amiante ou du sang contaminé) ou encore Mohamed Mechmache (fondateur d’AC le feu).

Au final, un rassemblement plus écologiste que citoyen contrairement au titre du 1er meeting5 et de belles paroles qui ne correspondent pas aux actes quand on lit par exemple la dernière tribune publiée le 5 novembre6. On peut citer un très bon constat « notre démocratie est surtout devenue prisonnière de l’ambition de carrière de ses élus et a oublié l’importance du pluralisme de la représentation dans ses assemblées pour que sa population se sente engagée dans toute sa diversité. » et de bonnes idées « Je pense qu’il est aujourd’hui temps de mettre en place une parité partis politique-société civile sur les listes électorales pour toutes les élections. » et « Cela obligerait ensuite à renouveler à chaque élection 50% des candidats puisque les élus issus de la société civile ne pourraient plus être considérés dans cette catégorie. Enfin, cela aurait pour effet de limiter les mandats électoraux dans l’espace et dans le temps pour 50% des listes de candidats ».

A moins qu’ils nous prennent pour des naïfs et penser que cette parité politique-société civile revient à ce qu’il y ait des places éligibles pour les politiques et le fond de la liste pour la société civile – ce que je ne crois pas – pourquoi ne pas avoir mis en œuvre, dès maintenant, au sein de leur propre formation politique, lors de la confection de cette liste, les idées qu’ils soutiennent ?

Front de Gauche (FdG)

Une partie des militants du Front de Gauche souhaitaient faire alliance, comme aux précédentes élections départementales avec EELV et c’est loupé. EELV, le PCF, le PG et E! N’y avait-il pas trop d’élus déjà en poste à reconduire et pas assez de place sur une seule liste pour tout le monde ?

Eric Coquerel (PG), Jean-François Pellissier (E!), Pierre Laurent (PCF) et Céline Malaise (GU) se représentent à des positions éligibles ce qui bafoue un principe qui m’est cher, le non-cumul des mandats dans le temps. En effet, je pense que l’un des premiers problèmes de notre système politique est la formation d’une élite politique et une trop faible rotation des charges.

Il y a aussi ceux qui ont déjà un mandat tel que Pierre Laurent (sénateur), Franck Sureau (conseiller municipal de Mitry-Mory), Philippe Rio (maire de Grigny), Vanessa Ghiati (conseillère municipale de Malakoff), Clémentine Autain (conseillère municipale de Sevran et ex-conseillère de Paris de 2001 à 2008), Sengul Karaca (conseillère municipale PCF de Champigny-sur-Marne), François Cocq (conseiller municipal de Champigny-sur-Marne), etc. et, à priori, ça ne suffit pas.

On retrouve également ceux qui ont perdus leur mandat (Sylvie Fuchs, maire PCF de Roissy-en-Brie de 2008 à 2014 battu par l’UMP ; Kamel Bouhaloufa, ex-conseiller municipal de Colombes ; Alima Boumediene-Thiery, ex-conseillère municipale à Argenteuil, ex-députée européenne, ex-sénatrice) ou qui n’ont pas réussi à l’obtenir (Raquel Garrido, ex-n°2 sur la liste Front de Gauche aux européennes et ex-secrétaire nationale du PG) et qui aimeraient être élus ou réélus.

Enfin, il y a les cadres du parti (Colette Gergen, membre de l’exécutif départemental du PCF78 aux luttes politiques et à la communication ; Julien Iborra, secrétaire départemental du PCF78 ; Fabien Guillaud-Bataille, secrétaire départemental du PCF94 ; Jean-Michel Ruiz, secrétaire départemental du PCF95 etc.) qui suivent le parcours classique.

Les bonnes surprises viennent de Catherine Fayet (syndicaliste Sud Santé) et de Julie Morel (syndicaliste CGT chez Air France).

Dans cette liste, on retrouve globalement les même travers que chez EELV.

Union Populaire Républicaine (UPR)

Le parti de François Asselineau (ex-RPF, ex-UMP) fondé en 2007 a du mal à faire son trou sur l’échiquier politique, d’ailleurs, je le connais très peu. Le programme pour l’élection régionale7 est assez classique. Le volet « démocratie » est traité, comme n’importe quel parti politique, au même niveau que les autres sujets (économie, emploi, agriculture, éducation, sécurité, etc.). Il ne se distingue pas spécialement, il est d’ailleurs relégué en avant dernière position. Il ne comporte que cinq points et même si l’on peut voir une certaine bonne volonté, je ne pense pas qu’il soit légalement possible d’instaurer le RIC au niveau régional pour les sujets d’intérêts régionaux. Le retrait des drapeaux européens n’a qu’une portée symbolique. La mise en place d’une commission de contrôle est une bonne idée mais le fait qu’il s’effectue sur une liste de « volontaires » fait que cela ne marchera pas. Pour assurer une réelle diversité d’une assemblée tirée au sort, il faut que le tirage s’effectue sur les listes électorales et ce n’est qu’ensuite qu’on demande aux personnes tirées au sort si elles sont volontaires. Par ailleurs, il faudrait que ces personnes aient un réel statut et je pense que c’est uniquement à l’échelon national que ce statut peut être défini. De fait, cette idée, même si elle part d’une bonne volonté, restera à mon avis, sans suite. Enfin, les deux autres points concernent plus la presse et l’information que la démocratie. A aucun moment, les candidats de l’UPR sont réalistes, à savoir qu’ils ont toutes les chances d’être minoritaires en décembre prochain et donc que leur programme ne sera pas applicable dans son intégralité. De fait, ils auraient pu proposer sur le volet de la démocratie, que le peu d’élus UPR soient la courroie de transmission des citoyens via l’organisation d’assemblées de citoyens où les élus UPR porterait les décisions prises dans ces assemblées. Mais ce n’est pas le cas. Ils proposent aussi des règles internes drastiques contre le cumul des mandats simultanés ou dans le temps ce qui est louable. Mais là encore, ce genre de promesse est facile à faire lorsque l’on n’a pas d’élus… Enfin, le parti a l’air de mettre en avant une seule personne – François Asselineau – alors que les mouvements démocratiques ont tendance à mettre en avant les collectifs.

Liste d’union citoyenne

Je ne connais absolument pas cette liste mais le titre me plait. Elle est portée par deux entités : C’est à nous ! (l’alternative citoyenne) et Génération Avenir. Ils revendiquent une liste 100 % non-encartés et citoyens. La tête de liste est Dawari Horsfall (maire-adjoint, délégué aux sports de Massy). Il était déjà tête de liste lors de la précédente élection municipale mais n’ayant obtenu que 9,1 %, donc dans l’incapacité de se maintenir au second tour, il avait rejoint l’équipe de Vincent Delahaye (sénateur-maire de Massy, UDI) sans pour autant prendre sa carte. Il est à l’initiative des diners citoyens8. L’article du Point9 donne la parole aux principales têtes de liste départementales et ils s’avèrent qu’ils font un constat plutôt juste. Parmi elles, on retrouve Nassim Lachelache (conseiller municipal à Fontenay-sous-Bois) dont le maire est Jean-François Voguet (PCF), Hasana Sadiki (conseillère municipale d’opposition à Valenton), Lolita Diez, Magou Soukouna et Julien Nonin qui sont de parfaits inconnus, Mohamed Kamli (collectif des habitants de Trappes, ex-conseiller municipal de Trappes), Nasser Lajili (conseiller municipal à Gennevilliers), Fatou Meïte (ex-élue de Bondy, cofondatrice du mouvement #FergusonInParis et porte-parole du collectif Stop le Contrôle au Faciès) et Vincent Chenina (ex-secrétaire de la section PS de Garges-lès-Gonesse, exclu du PS pour avoir rejoint la liste Front de Gauche).

Au final, cette liste d’union citoyenne tente d’allier plusieurs mouvements aux horizons sociologiques différents, plusieurs collectifs citoyens locaux, des quartiers populaires jusque dans les quartiers plus aisés. Une belle performance que l’on peut saluer.

Les propositions de Génération Avenir10 sont par ailleurs très intéressantes. Je vais donc les suivre sur leurs pages Facebook1112, leur Twitter13 et leur site web14, ces prochaines semaines afin d’en savoir un peu plus et mûrir mon avis.

Nous citoyens (NC)

Encore un mouvement étiqueté « citoyen » et que je ne connais pas. Avec seulement 8 % de confiance dans les partis politiques chez les électeurs, on peut comprendre que l’étiquette soit à la mode et qu’elle commence à être utilisée à tort et à travers.

Comme pour la liste d’union citoyenne, vu le peu de place éligible qu’ils peuvent espérer, je ne vais m’intéresser qu’aux têtes de liste. A Paris, c’est Valérie Sachs et l’on peut dire que ce n’est pas une « citoyenne » ordinaire : porte-parole NC Paris, ex-conseillère UDI à Paris de 2008 à 2014, candidate UDF à l’élection législative de Paris XIVe de 2012 (1,37 %) et candidate tête de liste NC à l’élection municipale de Paris XVIe de 2014 (5,30 %), elle a déjà un beau parcours politique. En Seine-et-Marne, c’est François Clastres (10 ans de militantisme chez les jeunes de l’UMP, délégué NC du département, DRH dans la construction), Emmanuel Loevenbruck (conseiller municipal divers droite à Chatou et entrepreneur dans le coaching), Delfina De Matos (candidate divers gauche à Châtenay-Malabry et présidente de l’agence européenne du savoir-faire, consultante en organisation et en finance), Jérôme Dutel (auteur de 35 heures 35 erreurs et directeur Grands Comptes à Verifone), Fabrice Scagni (ex-membre de l’UDI, candidat de droite et du centre aux élections départementale de 2015, entrepreneur dans l’immobilier), etc.

Dans Le Parisien15, Eric Delannoy présente son mouvement : « Au départ, c’est vrai, notre projet était uniquement centré sur le développement économique. D’ailleurs, un sondage indique que 65 % des français feraient confiance à des patrons pour réformer la France. Mais depuis nous proposons aussi un volet social et solidaire ». Un mouvement citoyen constitué principalement de patrons ?

Peuvent-ils être représentatifs sachant que 93 % des actifs sont des salariés ?

Fédération Libertaire Unitaire Ouverte (F.L.U.O.)

Cette liste est conduite par Sylvain de Smet (président de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, conseiller régional d’Ile-de-France et conseiller municipal de Mériel) qui avait été élu à l’époque sur la liste de M. Jean-Paul Huchon (PS) et qui appartient au groupe EELV. Pourquoi n’est-il pas sur la liste EELV ? Dans un article de la Gazette Valdoise16, on apprend qu’il a été écarté par EELV des positions éligibles et qu’il pense déjà à 2017. Il évoque la démocratie participative17 mais malheureusement, il préfère l’utiliser via un sondage (sic !) pour définir le nom de sa liste (ce qui n’a que peu d’intérêt) plutôt que pour définir la tête de liste (par exemple)… Le pire étant que le résultat du sondage n’est qu’à moitié respecté18. Si Sylvain De Smet n’est pas réélu au Conseil Régional, il y a de grande chance qu’il soit écarté de la présidence de l’Ile-de-France.

Cette liste sent finalement la revanche plutôt que l’alternative car si Sylvain De Smet avait été en position éligible au sein de la liste EELV, cette liste n’existerait certainement pas…

Aux urnes citoyens

Cette liste est conduite par Aurélien Veron, encore un inconnu. Lorsque j’essaye de me connecter à son site web19, Google m’informe que « l’accès à ce site risque d’endommager votre ordinateur ». C’est le fondateur du Parti Libéral Démocrate (PLD)20 créé en 2008. Il en est le président depuis sa création, à croire que la rotation des charges n’est pas un principe connu dans ce parti « démocrate ». Aux municipales de 2014, Aurélien Véron était le numéro 2 sur la liste d’Hélène Delsol dans le 2e arrondissement de Paris qui a maintenu une liste suite à sa désinvestiture de la part de l’UMP-UDI.

En 2013, ils ont rejoint l’UDI puis l’ont quitté en 2014. Les principales campagnes de ce parti se focalisent sur le transfert des services publics vers le privé (via la baisse des dépenses publiques), la capitalisation du régime de retraites, la privatisation de l’éducation nationale et la mise en concurrence des établissements (via le chèque éduction), la baisse des protections des salariés (via une « simplification » du Code du travail), la professionnalisation des prud’hommes, etc. Sur le site du PLD21, on peut lire un constat juste « Les Français se sentent de moins en moins représentés dans notre démocratie malade. » et la première réponse qu’il apporte à ce constat est une baisse des impôts et une suppression de postes de fonctionnaires. Quel rapport ? Bien sûr, ils évoquent le référendum et la mise en place du non-cumul des mandats ce qui est le minimum pour un parti qui se dit « démocrate ». Mais ils embrayent rapidement vers la réduction des parlementaires, la confiance envers les entrepreneurs, l’écrasement des entrepreneurs par l’Etat, etc. On dirait un tract du MEDEF…

La tête de liste en Seine-et-Marne est Stéphanie Awad (conseillère municipale de Rosny-sous-Bois, président délégué des Jeunes Centristes, membre du Bureau National de l’UDI Jeunes), celle des Yvelines est Erwan Le Gall (adjoint au maire de Maurepas), Laetitia Brossard pour l’Essonne, Anne Bourdu (vice-présidente du PLD, démissionnaire du poste d’adjointe au maire Nicole Gouéta, UMP, à Colombes), Pierre Tavares pour la Seine-Saint-Denis, Karine Madar (ex-candidate pour Nous Citoyens à Saint-Maur-des-Fossés) et Fernande Semedo.

La démocratie a l’air d’être aussi présente dans leur parti et dans leurs pratiques qu’au MoDem ou à l’UDI. Finalement, on peut se demander pourquoi ils n’ont pas construit une liste avec Nous Citoyens car leurs lignes sont assez proches.

En conclusion

Bien que je sache à qui je ne vais pas donner mon vote, je suis encore incertain sur mon vote final même si après cette analyse, il se précise. J’espère que ces informations vous aiderons aussi à vous faire votre propre idée.

Pi Wu, démocrate et militant associatif

Post-scriptum : S’il y a des erreurs ou des imprécisions, n’hésitez pas à me le signaler afin que je les corrige.

1 Élection régionale de 2015 en Île-de-France, Ministère de l’Intérieur, jeudi 12 novembre 2015
2 Les réponses de Nicolas Dupont-Aignan, candidat Debout la République, Transparency France, 2012
3 Pourquoi nous quittons Nouvelle Donne, Les invités de Médiapart, 21 juin 2015
4 En finir vraiment avec le cumul des mandats !, Libération, 28 mai 2012
5 1er meeting du rassemblement écologiste et citoyen, Changeons d’air, 24 septembre 2015
6 Une société civile engagée en politique, Alice Barbe, Emmanuel Poilâne, Claude Boulanger et Marie-Odile Bertella Geffroy, Huffington Post, 5 novembre 2015
7 Le programme des régionales 2015, upr.fr
8 Dix initiatives pour pacifier les banlieues, La Croix, 22 octobre 2006
9 « C’est à nous », des citoyens aux régionales, Le Point, 28 août 2015
10 Propositions pour la Région Ile-de-France, Génération Avenir, 2015
11 Liste d’union citoyenne – Régionales, communauté Facebook, 2015
12 C’est à nous, communauté Facebook, 2015
13 Génération Avenir, Twitter
14 Génération Avenir Ile-de-France
15 François Clastres (Nous Citoyens) veut faire de la politique autrement, Le Parisien, 1 novembre 2015
16 Régionales : évincé, Sylvain De Smet contre-attaque, La Gazette Valdoise, 23 juillet 2015
17 Mériel : Sylvain De Smet part sans EELV aux élections régionales, Le Parisien, 7 septembre 2015
18 Choisissons le nom de la liste pour les élections régionales de décembre 2015 en Ile de France, Blog de Sylvain de Smet, 7 septembre 2015
19 Site web d’Aurélien Veron
20 Parti Libéral Démocrate, wikibéral
21 Notre vision, Site du Parti Libéral Démocrate

Des ex-militants de Nouvelle Donne créent un nouveau parti : Les rendez-vous citoyens

Rédigé le samedi 18 juillet 2015, je n’ai pas trouvé le temps de publier cet article avant cette date. Depuis, le nom du parti politique a changé (IDéA) mais le reste n’a pas tellement changé (statuts, règlement intérieur, etc.).

Sur les réseaux sociaux, des liens vers le site http://www.rdvcitoyens.fr apparaissent. Je n’en avais jamais entendu parler jusqu’à aujourd’hui, j’aime bien les rendez-vous et les mouvements citoyens, alors j’ai cliqué et j’ai essayé de comprendre les objectifs, les moyens et les méthodes, les valeurs et les acteurs.

L’objectif

L’objectif est électoraliste et il est très clair : « Présenter des candidats dans les 577 circonscriptions lors des élections législatives de 2017 et obtenir une majorité permettant d’appliquer notre programme. »

Les moyens et les méthodes

Le moyen est assez traditionnel car il s’appuie sur la création d’un nouveau parti politique comme l’explique les statuts1 et le règlement intérieur2. Comme dans tout parti politique, on peut être adhérent ou sympathisant mais la nouveauté est que ce parti pratique l’adhésion à prix libre et qu’il permet la double adhésion en acceptant qu’un adhérent appartienne aussi à un autre parti ! Ce que beaucoup de militants de gauche attendaient avec le Front de Gauche, ils l’ont fait. De belles valeurs (égalité concernant l’accession aux mandats électifs, parité, prise de décision par consentement, transparence, ouverture vers la société civile, mandat impératif, non-cumul des mandats, limitation à deux mandats dans le temps, référendum d’initiative militante, tirage au sort pour la commission des conflits, etc.) et de moins bonnes (vote électronique, bureau élu pour une durée trop longue et nouvelles régions prises comme périmètre) sont évoquées mais leur mise en application reste assez floue. On peut se demander pourquoi l’assemblée générale ordinaire (AGO) n’est organisée que tous les trois ans et pas tous les ans ? Ou est-ce un synonyme de Congrès ? En revanche, on peut remarquer que 5 % des adhérents peuvent provoquer une AG extraordinaire (AGE) ce qui est très appréciable. En revanche, dans le règlement intérieur, l’idée du scrutin de liste est reprise pour former l’exécutif ce qui favorise le fonctionnement par tendance, par clan. C’est certainement la plus mauvaise idée de ces textes (et peut-être ce qui fera partir les militants d’ici quelques années comme au Parti de Gauche) car cela permet à la direction de verrouiller l’exécutif et favorise la formation d’une oligarchie. Surtout qu’il n’y a nulle part une limitation du cumul des mandats internes dans le temps ce qui aurait pu être un garde-fou intéressant pour éviter les écueils listés ci-dessus. Des envies de carrières politiques se dessineraient-elles ? Ces statuts et ce règlement intérieur sont plutôt moyens et nécessiteraient d’être réellement améliorés. Une AGO sera organisée début 2016, ce sera peut-être l’occasion ?

Les valeurs

On retrouve les valeurs dans la charte coopérative3 : justice sociale, démocratie, fédération des mouvements et de transparence, écologie, a-croissants, laïcs, réduction des inégalités, émancipation des citoyens, circuits courts, opposition au TAFTa, partage des revenus du travail et du capital, bien-vivre, etc. Tout ceci est plutôt bon signe même si bien entendu, cela nécessite d’être un peu étoffé lorsque le mouvement grossira.

Les acteurs

Enfin, pour les acteurs, il faut bien chercher car ce n’est pas du tout mis en avant. Le nom de domaine http://www.rdvcitoyens.fr appartient à Emmanuel Chaumery (ex-secrétaire national de Nouvelle Donne), la page Facebook est administrée par Ivan Darlet (ex-militant à ND), le forum est administré par Fanny Despouys (ex-responsable communication interne du pôle numerique de Nouvelle Donne) où l’on peut retrouver Anne-Laure Néron, Christophe Littera (co-tête de liste Marseille 1 aux départementales pour ND), Mathilde Buhot (ex-militante à ND), Laurence Danieau (ex-secrétaire nationale de ND), Emilien Cousin (ex-militant à ND), Maxime Danieau (ex-militant à ND), Gwendal Boulé (ex-militant à ND), Véronique Klepper (ex-candidate à Marseille 1 aux départementales pour ND), Philippe Le Dauphin (ex-référent CT ND 41), Solange Arnaudies (représentante Comité Régional Auvergne au Conseil Citoyen Déléguée du Conseil Citoyen au Bureau National de ND), etc. On peut donc affirmer sans trop prendre de risques que les principaux acteurs de ce nouveau parti politique sont certains démissionnaires de Nouvelle Donne qui ont quitté le parti le mois dernier4.

Avec le rejet massif des partis politiques par les citoyens français, est-ce une bonne chose pour les citoyens de voir apparaître dans le paysage politique un nouveau parti politique ? L’avenir nous le dira…

Pi Wu

1 Statuts du parti politique « Les rendez-vous citoyens »
2 Règlement intérieur du parti politique « Les rendez-vous citoyens »
3 Charte coopérative du parti politique « Les rendez-vous citoyens »
4 « Pourquoi nous quittons Nouvelle Donne », Médiapart, 21 juin 2015

La démocratie réelle pour réaliser l’écosocialisme

En mars 2015, un collectif d’une vingtaine de militants du Parti de Gauche (PG) de toute la France ont proposé le texte La Démocratie réelle pour réaliser l’écosocialisme dans le cadre de la phase 1 du Congrès du PG. Aucune autre plateforme (Régénération ; Ecosocialisme, Souveraineté, République ; Plus belle la vie ; etc.) n’ayant souhaité fusionné avec notre texte, il a été présenté au vote, seul. Le texte n’ayant obtenu que 11,37 % des voix des délégués au conseil national (CN) lors du CN des 4 et 5 avril 2015, il n’a pas été retenu et n’a donc pas été débattu en comité. En effet, au PG, pour qu’une plateforme de Congrès puisse être débattu au sein des comités, 20 % des délégués CN doivent voter pour ce texte.

Maintenant que le Congrès du PG est passé (il se déroulait début juillet à Villejuif), ce texte est mis à la disposition du public. Les auteurs de ce texte peuvent être contactés via l’adresse pg-congres-plateforme [chez] lists.riseup.net.

Merci à Gérard, Christian, Yannick, Bernard, Pascal, Carole, Evelyne, Michel, Fabien, Mathieu, Patrick, Gérard, Christine, Patrice, Myriam, etc. pour tous ces bons moments passé durant la rédaction de ce texte.

Pi Wu

Cher-e-s camarade-s,

Nous sommes un collectif de militant-e-s du Parti de Gauche issu-e-s de toute la France. Au regard des expériences concrètes de ces dernières années, nous avons constaté que les seules réussites dans le camp du progrès social, étant bien entendu très diverses entres elles, portent cependant quelques caractéristiques communes : elles sont toutes transversales, participatives, profondément démocratiques et inclusives dans leur fonctionnement interne. En effet, ce n’est que dans la diversité, la richesse et la pluralité des points de vue que nous serons capables de faire avancer le débat politique.

C’est dans la continuité d’un esprit d’ouverture fondant depuis le début notre parti creuset, que nous rédigeons cette plateforme car nous jugeons que les contributions validées, y compris celles que nous avons nous même collectivement rédigé, n’ont pas été suffisamment prises en compte dans la rédaction de la plateforme du bureau national (BN). De plus, nous ne pouvons qu’approuver la demande du BN lorsqu’il appelle à soumettre plusieurs plateformes d’orientation stratégique, ce qui va dans le sens de notre démarche : la démocratie se conjugue au pluriel !

Nous sommes convaincus que les méthodes sont aussi importantes que les idées ; par conséquent notre action a été la plus collaborative et démocratique possible. Aujourd’hui, le PG porte un programme dans le paysage politique français qui attire de nombreux camarades : l’écosocialisme. Nous estimons qu’il faut aller plus loin en se différenciant également quant aux méthodes et pratiques de fonctionnement du parti : place aux militant-e-s !

Obtenir 20% des voix des délégué-e-s du CN les 4 et 5 avril prochains ne sera pas aisé ! En soutenant notre texte, vous œuvrez pour la pluralité des opinions tout en permettant d’améliorer notre fonctionnement interne. Un parti qui ambitionne de donner sa place au peuple au travers de la 6e République doit savoir donner sa place aux militant-e-s et aux adhérent-e-s. Le PG a besoin de démocratie interne, c’est le moment de l’affirmer !

Histoire d’une dislocation…

Fatigue démocratique

Notre système politique actuel est fragile. Domination des pouvoirs économiques sur les pouvoirs politiques, crises sociale et environnementale, défiance à l’égard des institutions de la part des citoyen-ne-s, montée des autoritarismes dans l’Union Européenne (UE), déclin de la participation électorale : autant de défis que nos systèmes politiques représentatifs semblent incapables de surmonter. Le sentiment d’impuissance collective se nourrit jour après jour de la confiscation de l’action politique par des professionnel-le-s. Le déni de démocratie est devenu la règle de l’action publique, ce qui alimente inexorablement l’abstention. Qui de nous a oublié le passage en force des parlementaires en 2008 pour approuver le Traité de Lisbonne dont le contenu avait pourtant été clairement rejeté par référendum en mai 2005 ? Et plus récemment, l’usage indigne du 49.3 pour la loi Macron ?

Comme l’expliquait fort bien Jacques Généreux1 dans une interview donnée en octobre dernier : « Le problème n’est pas que le politique a cessé de gouverner sur l’économie. […] Le problème est que le politique, au lieu d’être gouverné par l’intérêt général, a été gouverné par des intérêts privés. […] Le problème est de remettre la politique sous le contrôle des citoyens, c’est-à-dire de réinstaurer de la démocratie effective et réelle pour que les politiques publiques qui soient menées soient des politiques qui soient réellement dans l’intérêt commun […] Si l’on ne sort jamais du capitalisme, c’est précisément parce que nous sommes dans un système d’institutions politiques qui est fait pour enlever le pouvoir au peuple. Ce qu’on appelle démocratie, depuis deux siècles, ce sont des institutions politiques qui ont été inventées par des bourgeois non pas pour donner le pouvoir au peuple, mais au contraire pour se protéger de la foule, se protéger de la « folie du peuple. »

Résultats de cet épuisement

Le néolibéralisme et le capitalisme gagnent du terrain et les résultats ne se font pas attendre : la grande pauvreté persiste (2 millions de personnes vivent avec moins de 651 euros par mois et 3,5 millions de Français sont mal-logés2), la pauvreté progresse (entre 5 et 8,6 millions de pauvres selon la définition choisie3), le chômage réel s’accroit (22 % des actifs4), les services publics se réduisent et leur qualité se dégrade, les grands projets inutiles et imposés par le patronat continuent de fleurir, l’optimisation, la fraude et l’évasion fiscale atteignent des sommets, la dette publique s’envole, la France est championne du monde des versements de dividendes5, l’austérité s’étend et les régressions sociales se multiplient.

Désormais, la finance s’attache à la spéculation financière : 75 % des échanges ne concernent plus les activités de production. Les produits toxiques que les banques ont développés, encouragés, avec la complicité des États, sont les seules causes de ces crises à répétition. La finance, libérée de toute règle, s’enrichit sans vergogne en spéculant sur les matières premières, l’énergie, les denrées alimentaires, etc. Dans le même temps, elle favorise l’austérité et rend tout plus cher, augmente la misère et accroît le chômage. Tous les ans 120 Md€ sont extorqués à la France et la suppression de souveraineté des États sur la monnaie entraîne un coût exorbitant. En favorisant l’évasion vers les paradis fiscaux, la finance internationale rend les États exsangues, incapables d’assurer les services publics. La richesse échappe aux besoins de la société, elle est détournée vers l’oligarchie.

Une gauche discréditée…

François Hollande et les parlementaires du PS, en piétinant leurs promesses de campagne (la renégociation du TSCG, le combat contre la finance, etc.) et en appliquant une politique de continuité par rapport à celle de leurs prédécesseurs ont déçu de nombreux électeurs et électrices se positionnant à « gauche ». Les mass-médias, en continuant de ranger ce parti à « gauche » sèment la confusion. La majorité des Français ne sont pas dupes et qualifient la politique économique comme n’étant pas de gauche6. Néanmoins, ce discrédit touche tous les partis se réclamant de la gauche en partie à cause des alliances à géométrie variable avec le PS. Le pacte EELV-PS de coalition parlementaire et l’appel de Mélenchon à battre Sarkozy en 2012, les alliances PCF-PS à Paris, à la Métro de Grenoble en 2014, etc. font que les citoyen-ne-s ne s’y retrouvent plus ! Le Front de Gauche n’apparaît pas comme une formation « antisystème » et contrairement à Podemos, nous avons principalement adopté une stratégie qui ne convainc ni les classes populaires ni les abstentionnistes.

…et un PG qui n’en tire pas profit

Bien que le PS soit en situation difficile, nous n’en profitons pas. Que ce soit dans les élections ou dans les adhésions, nos résultats sont très éloignés de nos espérances et cela n’est pas uniquement dû à nos adversaires. Soyons réalistes, notre parti régresse !

Notre principe d’indépendance vis-à-vis du PS n’est pas suffisamment affirmé, certaines commissions dysfonctionnent, des questions émanant de la base militante restent sans réponse, notre représentation médiatique pose problème, des décisions importantes sont prises sans débats (remplacement de la co-présidence par un collège, lancement du mouvement pour la 6e République), un manque de transparence vis-à-vis des adhérent-e-s persiste et le parti est principalement une machine électorale. Tout ceci conduit à une multiplication des départs au sein de nos comités.

Réagissons !

Afin de bien saisir l’urgence de la situation, tout en nous souvenant du cadre de nos luttes, il était nécessaire de dresser ces constats.

Pour une transition démocratique militante

Une amélioration considérable est attendue par beaucoup de militant-e-s en matière de démocratie interne. Nous pensons par ailleurs que notre parti doit être à la hauteur des exigences que nous souhaitons mettre en œuvre au sein de la 6e République. La façon dont les militant-e-s s’organisent doit démontrer ce que nous voulons instaurer à l’échelle locale et nationale. La gauche par l’exemple, c’est nous !

Réactivation des cercles

Les cercles sont indispensables au sein du parti. Non seulement, ceux-ci sont très utiles localement pour les militant-e-s, mais nous pourrions en faire des lieux d’échanges avec les sympathisant-e-s partageant nos valeurs. Nous encouragerons la constitution de cercles de citoyen-ne-s non-encartés. Enfin, le règlement intérieur sera modifié afin que les sympathisant-e-s puissent militer sans contrainte géographique car notre parti ne peut pas imposer à des non-encarté-e-s de respecter un règlement intérieur qui ne les concerne pas.

Rénovation des comités

Nos comités sont la colonne vertébrale de notre parti. La rédaction du programme doit être possible en leur sein. Chaque co-secrétaire doit également avoir la possibilité de déposer une question ou une requête au bureau du CN. Les réponses seront obligatoires dans un délai d’un mois. L’élection sans candidat sera expérimentée pour constituer leur bureau afin d’augmenter l’implication des militant-e-s. Bien souvent, les compétences qu’il faut pour être un-e bon candidat-e ne sont pas les même que les compétences qu’il faut pour être un-e bon-ne co-secrétaire ou trésorier-e. Malheureusement, c’est parfois même des compétences contraires dans certains cas comme au niveau local. Enfin, toute forme d’élitisme doit être rejetée afin de ne plus se couper des classes populaires et des abstentionnistes, conformément à la déclaration de principe de notre parti qui exige de donner la parole aux sans-voix. Les comités doivent avoir les moyens d’agir. Certains ont peu d’adhérent-e-s et doivent bénéficier de la solidarité de tou-te-s. Nous proposons que les finances des comités soient calculées équitablement, au prorata du nombre d’adhérent-e-s du comité mais aussi sur la base d’une péréquation des cotisations nationales.

Des méthodes et des outils innovants

Nous pensons que l’émancipation des militant-e-s ne peut se limiter à des discours et que nos pratiques doivent évoluer, à l’aide de méthodes et d’outils collaboratifs permettant à tou-te-s de s’exprimer.

Un outil informatique collaboratif (tel EtherPad7) sera encouragé pour rédiger des textes à plusieurs. Les débats politiques pourront également avoir lieu au sein d’espaces virtuels car pour certains sujets, le comité n’est pas adapté. Un forum national8 sera installé pour les camarades ne pouvant s’impliquer autant qu’ils le souhaitent dans la vie du parti. Un espace numérique de travail9 sera installé afin de développer la réflexion, l’analyse et l’élaboration collective. Ces trois outils seront sécurisés et réservés aux adhérent-e-s par un accès unique à l’extranet.

Lors des réunions physiques, les « animodérations » entreront en scène. Ces méthodes où l’humain s’exprime aussi avec ses mains pour donner son avis sans interrompre l’orateur ont prouvé leur efficacité.

Comme cela a été voté lors du CN de novembre 2014, les délégué-e-s du CN disposeront d’une liste d’organisation et d’information non-modérée. Chaque comité devra aussi posséder une liste de discussions non-modérée.

Pour prendre des décisions impliquant les adhérent-e-s à l’échelle locale ou nationale (élections de candidat-e-s, référendum d’initiative militante (RIM), etc), un outil informatique pourra être utilisé (tel Loomio10). Des formations seront disponibles grâce à des « web et audio conférences ».

L’instauration de conventions de militant-e-s

Pour mener des débats de fonds sur des sujets complexes dont le parti ne s’est jamais saisi (revenu de base11, salaire à vie, gestation pour autrui, sortie de l’UE, régulation publique des drogues, législation sur la prostitution, etc.), nous proposons de créer les « conventions de militant-e-s12 ». Elles pourront être amorcées soit par le CN, soit par 2,5 % des adhérent-e-s du parti (RIM).

Le résultat de ces conventions sera présenté au CN qui les entérinera. Dans le cas où les conclusions de la convention seraient rejetées, une explication précise et argumentée devra être rédigée par le bureau du CN.

La première convention de militant-e-s portera sur la rédaction d’une charte de fonctionnement des commissions et du forum du parti13.

Le CN, un authentique parlement

Les prérogatives de notre CN doivent être renforcées pour devenir un véritable Parlement pour le parti. Il deviendra le lieu où se prennent les grandes décisions politiques et stratégiques, le secrétariat exécutif national (SEN) se consacrant à son rôle d’exécutif. Cette instance se réunira 6 fois par an.

Étant la plus grande assemblée de notre mouvement, elle doit aussi servir à l’expérimentation du tirage au sort : un tiers des élu-e-s le seront par ce moyen14. Une personne désignée par le sort pourra refuser la fonction sans avoir à se justifier. Les deux tiers des élu-e-s continueront d’être élu-e-s par le choix au sein des assemblées générales départementales à l’exception de Paris, Lyon et Marseille où l’élection se fera en comité.

La rotation des charges étant fondamentale dans toute formation politique démocratique, les délégué-e-s continueront d’être élu-e-s pendant 12 mois (renouvelable une fois) pour favoriser l’implication du plus grand nombre. Lorsque le CN aura à se prononcer sur les orientations politiques du parti, nous proposons d’abaisser l’actuel seuil de blocage de 20 % à 5 % afin que le PG redevienne un véritable parti creuset en permettant de manière effective l’émergence d’idées nouvelles.

La situation financière du parti doit être transparente vis-à-vis du CN15. Chaque année, la trésorerie nationale publiera un rapport détaillé sur l’état des finances du parti. A partir de ce dossier, les délégué-e-s participeront à l’élaboration du budget en liaison avec l’exécutif (SEN) et ils auront la capacité de l’étudier durant un temps suffisant (un mois), l’amender et l’approuver16. Le barème des cotisations sera lui aussi voté chaque année par le CN.

Suppression du BN et création du SEN

Le rôle du BN est flou, les élu-e-s sont souvent absent-e-s et le secrétariat national (SN) le court-circuite régulièrement. De plus, ses frais de fonctionnement sont élevés17. Comme la plateforme du BN, nous proposons de fusionner le BN et le SN dans un secrétariat exécutif national (SEN). Le SEN sera élu par le CN ; sera chargé d’en exécuter les décisions et de réagir en cas d’urgence. Il sera responsable devant le CN.

Chaque secrétaire devra porter une attention particulière à l’activité de sa commission thématique.

Le mandat et le compte-rendu, outils essentiels à la vie du parti

Nos élu-e-s internes ont un rôle de représentation des adhérent-e-s. Chaque élection devra être précédée de la publication d’une profession de foi par les candidat-e-s. Une fois élu-e, les votes et les décisions importantes ont besoin d’être expliqués aux les adhérent-e-s. Pour cela, deux comptes-rendus de mandat seront envoyés à l’ensemble des adhérent-e-s concerné-e-s, l’un à mi-mandat, l’autre en fin de mandature.

Un non-cumul des mandats pragmatique

Tout comme la rotation des charges, le partage du pouvoir est un pilier de la démocratie. Le non-cumul des mandats est l’outil idéal pour atteindre cet objectif. En outre, nous devons avoir conscience que notre parti ne nous permet pas, actuellement, de l’instaurer de manière systématique. Les fonctions de co-secrétaire de comité, de trésorier de comité et de délégué-e au Congrès pourront être cumulées avec d’autres fonctions lorsqu’il n’y a pas d’autre candidat-e.

Une révocation des élu-e-s réellement possible

Le « rappel » est une procédure qui permet aux citoyen-ne-s de retirer le mandat à un agent public et de le remplacer, sans attendre les prochaines élections. Nous pensons que les adhérent-e-s doivent garder le contrôle des actions de leurs élu-e-s s’ils s’avèrent, à leurs yeux, que l’intérêt général n’est plus défendu ou que les élu-e-s sont indifférent-e-s aux doléances exprimées. Actuellement inapplicable, le référendum d’initiative militante révocatoire (RIM) est à améliorer au sein de notre parti.

En Californie, le « recall » peut être déclenché pour révoquer le gouverneur par seulement 4 % des citoyen-ne-s18. D’autres exemples existent de par le monde et le plus souvent, ce seuil ne dépasse pas les 5 %. Au sein de notre formation, il est actuellement trop élevé (20 %) et flou quant à son périmètre. Nous proposons d’abaisser ce seuil pour déclencher un RIM à 2,5 % du nombre des adhérent-e-s (soit 250 actuellement) ayant participé-e-s à la dernière élection de l’élu-e concerné-e.

Dans la société civile, chaque citoyen-ne peut démarcher ses voisin-e-s pour récolter des signatures afin de déclencher ce « rappel ». Cela est beaucoup plus compliqué au sein de notre parti car les militant-e-s n’ont pas accès au fichier des adhérent-e-s. En conséquence, les co-responsables des moyens de communication auront l’obligation de publier la publicité des procédures de « rappel » en cours.

L’égalité politique : 1 adhérent-e = 1 voix

Lors du soutien des contributions durant la première phase du Congrès, nous avons remarqué que le poids d’un-e délégué-e du CN était cinq fois plus important que celui d’un-e adhérent-e. Cette situation a choqué beaucoup de militant-e-s ce qui a conduit le texte « 1 adhérent-e = 1 voix »19 à recevoir le plus grand nombre de soutiens20.

Pour que le principe de l’égalité politique soit respecté, le vote d’un-e élu-e ne peut avoir plus de poids que celui d’un-e adhérent-e. Nous utiliserons ce principe notamment pour proposer un élément du programme (RIM d’initiative programmatique). Comme pour le RIM révocatoire, nous proposons aussi d’utiliser le seuil de 2,5 %.

Le nombre d’adhérent-e-s à jour de cotisation sera un chiffre public, qui sera actualisé chaque année.

Une gestion des adhésions simplifiée et efficace

Afin de simplifier la tâche des camarades s’occupant des adhésions, elle se fera à présent par année civile, soit du 1er janvier au 31 décembre21.

Un porte-parolat maîtrisé

Les militant-e-s ne doivent plus apprendre des informations importantes de leur parti par l’intermédiaire des médias. Nos porte-paroles nationaux seront élu-e-s par le CN et ils auront un mandat clair et précis qui sera suivi par la commission adéquat.

Pour une transition démocratique populaire

Nous pensons que la réappropriation de notre souveraineté est le préalable à l’application de notre programme. Nous ne pourrons pas lutter efficacement contre les ravages du capitalisme et du néolibéralisme si le peuple n’acquiert pas avant tout de nouveaux outils démocratiques, si la classe politique n’est pas renouvelée en profondeur par la déprofessionnalisation et si la souveraineté populaire continue d’être bafouée. Notre système politique actuel favorise le carriérisme, l’électoralisme, la démagogie et conduit à la formation d’une caste d’élu-e-s professionnel-le-s, rejetée par la majorité des citoyen-ne-s22. Les classes populaires et moyennes se détournent de plus en plus des urnes23 et une part toujours plus croissante scandent le slogan « Tous pourris ! » plutôt que « A bas l’oligarchie, vive la démocratie ! ». Nous devons nous fixer comme principal objectif pour les prochaines années la transformation de l’électeur-trice en citoyen-ne et la possibilité réelle à tout-e citoyen-ne d’être un jour un-e élu-e !

Un statut de l’élu-e revisité

Un statut de l’élu-e doit être mis en œuvre pour que cette activité reste une fonction et non un métier.

Nous instaurerons un congé payé politique financé par l’État, durant toute la période de la candidature et du mandat, pour que tout citoyen-ne puisse, en dehors des partis politiques, se présenter à des élections. Ce congé, d’une durée à définir, permettra en cas d’échec de retrouver son emploi précédent ou, si cela n’est pas possible, que l’État se charge de lui retrouver un poste équivalent.

Les indemnités de l’élu-e seront strictement identiques pour tou-te-s. Les frais dû à sa fonction seront remboursés s’ils sont justifiés, sur la base d’un plafond à définir selon le poste électif.

Chaque élu-e devra animer un comité citoyen et s’engagera à convoquer régulièrement des assemblées pour rendre compte de son action et avoir le ressenti des expériences concrètes de vie de ses administré-e-s. Il sera ouvert à toutes et tous. Il permettra l’information régulière des habitant-e-s, les interactions publiques entre les élu-e-s, leurs suppléant-e-s et les citoyen-ne-s, le débat et la prise de décisions collectives sur les votes à venir.

Un non-cumul des mandats ambitieux

La loi organique du 14 février 2014 sur le non-cumul des mandats ne va pas assez loin. La rotation des charges permet d’éviter la formation d’une classe politique professionnelle déconnectée des problèmes des citoyen-ne-s. En limitant drastiquement à deux mandats dans le temps pour une même fonction, cette classe se renouvellera.

Le premier avantage est de tenter d’empêcher toutes tractations entre élu-e-s dans le dos des militant-e-s24. En effet, il est assez courant de voir des élu-e-s faire des alliances politiques pour garder leur siège. Enfin, cette rotation permet au plus grand nombre de participer aux tâches, ce qui renforce notre démarche d’émancipation citoyenne.

Des référendums d’initiative citoyenne innovants

Le référendum d’initiative citoyenne (RIC) est le pivot de la démocratie, sans lui la notion de souveraineté populaire est vidée de tout contenu. Il permet aux citoyen-ne-s d’intervenir directement dans la fabrication de la loi conformément à l’article 6 de la DDHC25 : « La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. »

Tous les domaines doivent être ouverts à l’intervention directe des citoyen-ne-s, à commencer par la Constitution elle-même (référendum constituant), les lois organiques, les lois ordinaires qui doivent pouvoir être proposées (initiative législative) ou abrogées (référendum abrogatif), ainsi que les traités internationaux qui doivent pouvoir être ratifiés (avant entrée en vigueur) ou dénoncés (pour ceux qui le sont déjà tel que l’adhésion à l’Euro ou à l’UE) par le moyen du référendum. Enfin, le référendum révocatoire permet de mettre un terme au mandat d’un-e élu-e si celui-ci s’avère indigne de la charge qui lui a été confiée.

Les modalités d’application du RIC doivent être suffisamment exigeantes pour assurer la stabilité politique et mettre le gouvernement à l’abri d’interventions intempestives de minorités agissantes, mais suffisamment accessibles pour permettre au peuple d’imposer effectivement sa volonté souveraine. Elles peuvent naturellement varier selon la position d’une loi dans la hiérarchie des normes (majorité qualifiée en place d’une majorité simple pour adopter une révision constitutionnelle, par exemple). Cependant il est exclu d’imposer un seuil de participation minimal (qui permettrait aux opposants de gagner de manière déloyale, par un appel au boycott) car l’essentiel n’est pas que beaucoup participent aux votations, mais que tous les citoyen-ne-s puissent le faire s’ils le souhaitent.

Les outils référendaires en vigueur dans les autres pays (Suisse, Italie, länders allemands, certains États fédérés des États-Unis ou pays d’Amérique latine) peuvent fournir des sources d’inspiration pour l’instauration du référendum d’initiative citoyenne en France.

Le tirage au sort pour constituer des assemblées représentatives

Alors qu’une assemblée tirée au sort ressemble à la population dans sa diversité, une assemblée élue surreprésente les notables, les cadres et les anciens. Ceci est particulièrement frappant dans notre Assemblée nationale qui ne compte aucun ouvrier alors que cette classe représente tout de même 25 % des actifs. Pourquoi les intérêts des classes populaires ne sont actuellement pas défendus ? Nous sommes beaucoup à penser que les intérêts des élu-e-s diffèrent de ceux du peuple26. Le suffrage par le sort a longtemps été reconnu, d’Athènes à Montesquieu, d’Aristote à Rousseau, comme la modalité principale, incontournable, des valeurs d’égalité et de liberté, valeurs que nous défendons au sein du parti. Il a été étouffé au profit d’un système représentatif strict par les bourgeois lors de la Révolution Française27. Andrew Jackson a réussi en 1830, à l’aide de méthodes populistes à nous faire croire que les systèmes représentatifs et démocratiques étaient similaires28.

Jacques Généreux29 dans une interview donnée en octobre dernier disant : « Ce système politique est non-démocratique, il est totalement inefficace, il faut effectivement en changer. Et qui peut en changer ? [..] C’est à la communauté des citoyens, donc à des assemblées, probablement tirées au sort et bien de mener ce débat pour définir de nouvelles règles du jeu politique. »

L’utilisation du tirage au sort est particulièrement adaptée pour des assemblées de contrôle des représentant-e-s. Créer des assemblées citoyennes de ce type présente de nombreux avantages, outre le contrôle des mandats qui pourrait être obtenu avec d’autres méthodes :

  • Meilleure représentativité du peuple (parité, classe sociale, pyramide des âges…) sous réserve d’un échantillonnage élargi.
  • Participation à la vie publique accentuée mécaniquement.
  • Suppression de la nécessité du jugement d’autrui sur la compétence pour participer à la vie publique.
  • Participation des citoyen-ne-s au lieu de professionnels de la politique.

Ils seront accompagné-e-s par des personnes compétentes dans les domaines techniques, mais ce sont bien eux – et non les technicien-ne-s – qui décideront.

Nous favoriserons la constitution d’assemblées tirées au sort30 ou mélangeant élection par le choix et par le sort (comme celle du m6r) dans notre programme.

Afin d’éviter les conflits d’intérêts, les professionnel-le-s de la politique ne devront pas participer à la rédaction de la Constitution. Pour permettre l’émergence d’une démocratie réelle et éviter l’aristocratie (du grec « aristos », les meilleurs), l’assemblée constituante de la 6e République ne sera donc pas élu-e mais tirée au sort parmi les citoyen-ne-s comme se fût le cas récemment en Colombie-Britannique31 ou en Ontario.

Une interdiction des sondages d’intention de vote

Les sociologues Pierre Bourdieu32 et Patrick Champagne33 ont montré que l’opinion publique n’existe pas. Elle n’est qu’un artefact social construit de toutes pièces par les instituts de sondage, faisant émerger des questions que les citoyens ne se posent pas, des formulations qu’ils n’emploient pas, des solutions qu’ils n’envisagent pas. L’ensemble du champ politique se structure aujourd’hui autour des sondages d’opinion, influençant les décisions des gouvernant-e-s et les représentations des gouverné-e-s autour d’espoirs de vote, de popularité et de fausses alternatives. Par ailleurs, ces instituts sont détenus ou dirigés par des représentant-e-s de l’oligarchie, tels que Laurence Parisot (IFOP), Vincent Bolloré (CSA), etc. Afin d’assainir la politique et de permettre au temps long d’y réapparaître, nous interdirons les sondages sur les intentions de vote et encadrerons sévèrement les autres types de sondage politique.

Le vote : un droit au service de tou-te-s

Nous avons développé ci-dessus quatre pratiques mais notre boîte à outils est encore pleine ! Faute de place nous ne pourrons pas détailler chaque instrument que nous pourrions instaurer afin de réhabiliter la confiance de nos concitoyen-ne-s dans l’action publique. Le droit de vote des étrangers sera instauré, les élections à la proportionnelle seront favorisées pour les assemblées locales et nationales afin de sortir du bipartisme et améliorer la représentativité et la stricte parité, avec des sanctions plus lourdes en cas de désistement au bout de quelques jours, sera améliorée. Le vote blanc comptera dans les bulletins exprimés, l’instauration de quorums assurera une réelle légitimité aux élu-e-s et les conventions de citoyen-ne-s seront adoptées. Les conseils de quartiers ou du village seront instaurés avec un réel pouvoir décisionnel et la maîtrise d’une partie du budget. Enfin la reddition des comptes sera pratiquée et l’encadrement du financement des campagnes électorales sera plus strict et les seuils seront abaissés.

Le vote obligatoire sera combattu, car il n’offrirait ni solution à la désaffection des citoyen-ne-s pour la politique ni ne contribuerait à régler les problèmes de fond. Pire, il risquerait de nécroser davantage encore un système représentatif déjà défaillant.

Poursuivons nos objectifs écosocialistes

Nous pouvons être fier-e-s de notre programme et de notre manifeste éco-socialiste ! Notre orientation politique, mêlant socialisme et écologie, est bonne et nous la soutenons. Nous ne développons donc pas tous les sujets programmatiques pour les laisser au débat, entre tout-e-s les militant-e-s. Nous devons nous doter des moyens de relancer une politique réellement sociale et qui permettent de satisfaire nos exigences environnementales.
Se donner les moyens de nos ambitions

Si nous taxions le patrimoine du 1 % des plus dotés en Europe de 1 %, ce serait 180 Md€ / an qui serait récupérés, bien plus que le budget de l’UE. Nous récupèrerons les milliards détournés par la finance et l’oligarchie (les 1 %) : lutte implacable contre la fraude et l’évasion fiscale (estimées entre 60 et 80 Md€ / an) et les fraudes patronales aux cotisations et à la TVA (estimées à environ 40 Md€ / an). Nous supprimerons les niches fiscales inutiles (> 100 Md€ / an) et les allègements de cotisations sociales pour les entreprises. Nous créerons des taxations sur les transactions financières et interdiront les produits dérivés et la spéculation sur les matières premières et les aliments. Nous développerons un pôle public bancaire et imposerons que toutes les banques implantées sur notre territoire n’aient comme seule activité que celle qui est utile à l’économie réelle. Nous bannirons celles qui ont des filiales dans des paradis fiscaux, qui ont une activité prédatrice de spéculation ou qui financent des projets non soutenables écologiquement. Nous ferons rentrer la finance dans sa boîte où elle était confinée jusque dans les années 1980, au moyen de techniques de régulation éprouvées : création ou recréation d’instances de régulation, législation, taxation, cotisations, encadrement strict des marchés financiers, encouragement de la finance sociale et solidaire et réactivation puissante des institutions financières nationales (banque centrale, banques d’investissement étatiques etc.).

Les visas sociaux et environnementaux apparaîtront. Ils seront introduits sur les produits importés afin de lutter contre le dumping social et environnemental. Les fonds dégagés permettront une solidarité internationale avec les pays en développement afin de les aider à atteindre nos exigences dans ces domaines. Nous n’abandonnerons pas les pays comme l’Équateur qui souhaiteraient réduire l’extractivisme, ni ceux qui souhaiteraient augmenter leur minima sociaux.

Une renégociation massive du prix des médicaments sera effectuée avec les laboratoires pharmaceutiques afin de soulager le budget de la Sécurité sociale.

La redistribution des richesses que nous proposons permettra de supprimer la précarité  touchant essentiellement les femmes. Nous mettrons en place des mesures qui permettront une égalité effective entre les genres, en nous inspirant de ce qui a été déjà fait dans d’autres pays, comme la Suède pour la garde des enfants, vue comme un véritable service public. Au-delà des allocations familiales que nous réhabiliterons, nous améliorerons le congé parental afin de permettre à tou-te-s de prendre réellement leur responsabilité dans ce domaine. Nous sensibiliserons la population, à commencer par les plus jeunes, par des campagnes d’information pour lutter contre les stéréotypes sexistes. Nous encouragerons la parité dans les conseils d’administrations publics comme privés, mais aussi dans les emplois qui sont actuellement souvent réservés aux femmes.

La dette lorsqu’elle a été contractée au détriment du peuple et sans son avis ne peut servir d’excuse pour son sacrifice sur l’autel de la finance. Nous mettrons en œuvre un audit citoyen, comme cela a déjà été fait dans d’autres pays. Il sera réalisé par une commission indépendante et reconnue internationalement par les mouvements sociaux. Elle permettra de séparer la partie de la dette illégitime qu’il faudra annuler de celle qui est légitime. Les fonds dégagés donneront une bouffée d’oxygène pour financer notre projet écosocialiste.

Favoriser les petites entreprises et les sociétés vertueuses

La révolution fiscale s’appliquera en fonction des possibilités financières des contribuables (14 tranches d’imposition), mais également des sociétés. Les grandes et moyennes entreprises ne seront pas taxées de la même manière que les petites. Le pôle public bancaire permettra aux petites entreprises et commerces de réaliser des emprunts à des taux proches de zéro pour investir et embaucher. Les cotisations, taxes et impôts seront également différenciés de manière à soutenir les plus faibles. Des mesures fiscales encourageront les entreprises vertueuses socialement et écologiquement et pénaliseront les autres.

Lutter sans merci contre la corruption et les conflits d’intérêts

L’accès à l’emploi, aux services publics ou à certains privilèges sont de plus en plus conditionnés par l’appartenance à des réseaux pour obtenir des faveurs ou des facilités. Les mondes économiques, politiques et sociaux sont gangrénés par la corruption, les trafics d’influence, le népotisme et les conflits d’intérêts à tous les niveaux. Nous ferons de cette lutte une grande cause nationale et proposerons des mesures préventives pour les faire diminuer et des mesures répressives pour que les pratiques résiduelles soient sévèrement punies.

Garantir l’accès aux besoins fondamentaux

Les services publics sont le socle qui permet d’assurer ces besoins. Ils doivent être développés aussi bien au niveau local que national. Les régies publiques dans les domaines de l’eau et de l’énergie seront favorisées. Les transports locaux seront dynamisés par rapport aux TGV. Nous stopperons la marchandisation de l’éducation et de la recherche publique. Nous réinvestirons massivement dans la recherche et l’éducation, actuellement abandonnées et proches de l’effondrement, afin de préparer l’avenir et former les citoyen-ne-s. Pour autant, un contrôle citoyen doit être introduit dans les services publics, l’exemple d’EDF nous montre que le caractère public d’une entreprise n’est pas forcément une garantie de l’intérêt collectif. Nos camarades de Fralib nous ont montré avec courage que les sociétés coopératives et participatives (SCOP) sont également une réponse qu’il nous faut privilégier pour récupérer tout ce qui nous a été confisqué par le système capitaliste. Les circuits d’économie parallèles, comme les systèmes d’échanges locaux (SEL) sont également des solutions qui créent du lien social tout en nous affranchissant de la tutelle des banques. Toutes ces micro-expériences nous démontrent qu’un autre monde est possible. Cet autre monde nous le construirons ensemble en développant tout le secteur de l’économie sociale et solidaire, ainsi que le secteur associatif qui valorise l’action citoyenne non marchande. Enfin, il nous faudra patiemment détricoter toutes les contre-réformes qui ont ébranlé notre système de protection sociale depuis 1945 (santé, retraite, chômage, famille). Le RSA pourra être perçu dès 18 ans, sans les conditions contraignantes actuellement en vigueur, dès inscription comme demandeur d’emploi. Notamment, afin que les jeunes majeurs isolés, ne répondant pas aux critères d’obtention du RSA jeunes, ne se retrouvent pas sans ressources (comme c’est le cas actuellement). Nous militerons pour que la nouvelle Constitution donne de nouveaux droits aux citoyen-ne-s et garantisse la souveraineté économique et politique de la nation, notamment sur les ressources naturelles, les biens communs et les services publics.

Amorcer la révolution écologique

Nous militerons pour que la règle verte soit inscrite dans la Constitution et en ferons un objectif transversal de toutes nos politiques : ne pas prélever plus de ressources que la Terre peut supporter. La planification écologique reposera sur un effort national : investissement massif dans la recherche ; relocalisation, réduction, réutilisation, recyclage et partage des biens et des flux ; transition vers l’économie sociale et solidaire et les énergies renouvelables ; réflexion collective sur les buts de la production, la valeur et les priorités. Nous nous baserons sur le scénario Negawatt (sobriété et efficacité énergétique) pour réussir la transition énergétique.

S’orienter vers une production agricole, paysanne et biologique

Nous mènerons une réforme agraire dans notre pays en réorientant la production vers une agriculture paysanne et biologique, en fixant une limite à la taille des exploitations et en opérant une réorientation massive vers l’agro-écologie. Les fermes n’ont pas vocation à devenir des usines et l’agriculture intensive doit être combattue. Elle est responsable d’une partie importante des émissions de gaz à effet de serre, de la destruction de la biodiversité et menace l’autonomie alimentaire des pays du Sud tout en détruisant la petite paysannerie chez nous. Nous créerons ainsi des centaines de milliers d’emplois et permettront le maintien d’une paysannerie traditionnelle. Nous favoriserons les circuits courts et inciterons les municipalités à produire bio pour leurs cantines. La formation professionnelle sera adaptée à ces objectifs, elle est actuellement inexistante dans ces domaines.

Pour nous réapproprier notre justice

Il existe deux aspects remarquables de la justice : le langage et la verticalité34. Le premier qui ne s’adresse qu’aux initiés à commencer par le droit constitutionnel, le code pénal, civil et autre codes spécifiques qui ne sont qu’amoncellement de lois votées et volées au plus grand nombre car jamais décidées par la population. C’est un déni de démocratie. La justice doit être la matérialisation de notre devise républicaine, mais dans un système représentatif, le pouvoir est vertical, il n’est que l’expression d’un petit nombre. Le second est exprimé par le Ministère de la justice. Il est remarquable que bien souvent la décision soit prise par une seule personne : un procureur, un juge d’instruction ou des tutelles. Ainsi certaines « affaires » sont stoppées par la volonté d’une seule personne. Souvent ces affaires concernent les puissants. Ce déni de démocratie atteint son apothéose dans le système des tutelles. Il permet de démunir la personne de tous ses droits, la protection est en réalité un enfermement. 80 juges pour un million de dossiers et un tuteur qui a tout pouvoir car il n’a légalement de comptes à rendre qu’au juge, et sa comptabilité (très succincte) n’est que peu contrôlée par les 120 greffiers en chef. Il s’appuie sur un certificat médical la plupart du temps stéréotypé. Ainsi une personne qui fait un séjour à l’hôpital peut se retrouver sous tutelle avec un certificat médical, qui ne prend compte que de sa situation actuelle (coma, dépression) mais quand la personne retrouve ses esprits, elle n’a plus aucun droit. Pour attenter une action en justice, elle doit passer par son tuteur. Le déni de démocratie prend toute son ampleur. Tout cela a déjà été décrit dans un rapport officiel de 1998. Les handicapés mentaux ou physiques, les personnes âgées sont les principales victimes de cette injustice. Nous ne pouvons accepter, en tant que mouvement humaniste, cette situation. Le système des tutelles n’est qu’une fenêtre ouverte sur les dysfonctionnements dramatiques de la justice.

Nous récupérerons la justice républicaine par la refonte totale de ses codes et en premier lieu la Constitution, et pour éviter tout nœud de pouvoir, nous exigeons des contrôles citoyens forts à tous les niveaux. Ils bénéficieraient d’une formation pour un mandat unique. Tous les moyens financiers et démocratiques doivent être mis en œuvre pour une justice au service du citoyen, qu’il soit riche au pauvre.

Libérer les médias

Les mass-médias sont, soit entre les mains des puissances industrielles et financières, soit contrôlés par l’Exécutif. La majorité des médias sont organisés de manière verticale comme toute entreprise capitaliste et donnent un pouvoir démesuré au patron et à l’actionnaire par rapport à l’information. Le résultat d’un tel système est une propagande de plus en plus grossière en faveur de la classe des possédants : soutien presque sans faille aux réformes rétrogrades, aux guerres, aux traités antidémocratiques, aux patrons contre les travailleurs et un martelage constant des thèmes religieux et communautaristes, sans oublier le dénigrement permanent des classes populaires, des syndicats, des « assistés ».

Il est de notre devoir de prendre l’initiative d’une refondation afin de libérer l’information et d’en faire ce bien commun qu’elle aurait toujours dû être, indispensable à une véritable liberté d’opinion et de choix. Cette réflexion a comme objectif le droit à une information de qualité. Elle devra résoudre le problème de la concentration des médias dans de grands groupes ainsi que celui de la publicité, permettre aux rédactions d’être libres et indépendantes35 y compris dans leur mode de financement.

Nous considérons également qu’Internet en tant que lieu de plus en plus central où circule l’information et où s’exprime la société, doit être protégé. Le respect de nos droits fondamentaux doit, comme l’a reconnue l’ONU en 2012, y être garanti. Nous reprenons donc à notre compte les propositions de l’association « La Quadrature du Net » qui répondent à tous ces impératifs.

Clarifier notre position sur la laïcité

Pour des raisons historiques, la laïcité est un pilier de notre République. Elle a apaisé les débats sur les questions religieuses et sociales et surtout a permis le « vivre ensemble » et à ce qu’aucune religion ne soit mise à l’index. Tel est le sens de la loi de 1905, pour laquelle les nouvelles lois ne sont pas dans l’esprit.

Nous devons affirmer clairement que notre laïcité est incompatible avec la prétendue laïcité qui exclue une partie de la population de notre pays.

Notre combat laïc doit s’appuyer sur deux dimensions étroitement liées : d’une part la liberté de culte et de conscience, d’autre part la séparation de l’Église et de l’État. Dans notre lutte, nous ne pouvons abandonner aucune de ces dimensions, ou alors nous risquons d’être complices d’une politique inique et de contribuer à enfanter des monstres législatifs qui aujourd’hui discriminent une partie de nos concitoyen-ne-s issu-e-s de l’immigration. Le PG aurait tout intérêt à revenir à la laïcité originelle, cela permettra de toucher des citoyen-ne-s qui, jusqu’à maintenant, voient en nous des adeptes d’un « laïcisme sectaire ». Reconstruire des solidarités, trouver les voies pour faire société tou-te-s ensemble, voilà le chemin de la révolution citoyenne.

De même, la laïcité, pilier de la République, doit être garantie et respectée ;  il est donc impératif que dans le droit local d’Alsace-Moselle le Concordat soit abrogé, tout en conservant les dispositions sociales positives pour les étendre à l’ensemble du territoire national.

Refuser l’oligarchie dans la culture et le spectacle vivant

La politique de l’État pour le spectacle vivant conduite depuis plus de 30 ans a été fustigée par la Cour des comptes : opacité des dépenses et des critères d’attribution, manque d’évaluation sérieuse, flou des cahiers des charges etc. En effet, les moyens financiers sont majoritairement dirigés vers les même institutions et équipes artistiques.

A l’avenir, nous ne céderons plus au lobbying permanent des « institutions » qui ont tissé leur toile, captant toutes les lignes budgétaires. Tous les lieux publics (théâtres, centres culturels, etc.) seront accessibles à toutes les équipes professionnelles et amateurs qui en feront la demande, selon des plannings clairs. Ils seront également ouverts aux plasticien-ne-s. Les subventions publiques respecteront un protocole de transparence et seront plus équilibrées. Cela permettra un vrai maillage du territoire, un élargissement des publics, des créateurs et permettra une réponse optimisée aux attentes culturelles très diverses des populations auxquelles ne peuvent répondre les seules institutions. La liberté d’expression ne se négociant pas, le PG proposera une nouvelle politique en matière culturelle permettant de lutter contre les phénomènes de favoritisme, les abus de positions dominantes, les entraves à la liberté du travail gangrenant ce secteur. Enfin, le recrutement « d’experts » prendra en compte les éventuels conflits d’intérêts.

Opter pour une stratégie internationale résolument humaniste

Nous devons rejeter la logique du « choc des civilisations » qui tente de séparer les « gentils » des « méchants ». La France doit retrouver son rôle phare de nation universaliste. En matière de défense, la France sortira unilatéralement de l’organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Nous cesserons l’instrumentalisation par la politique de la Françafrique ne visant qu’à s’assurer de l’accaparement des ressources de ce continent. Le dogme du « libre-échange » sera remis en question comme instrument pour promouvoir la paix.

Nous allons être confrontés aux carcans qui ont été tissés dans le cadre des traités de libres-échanges. La renégociation, la désobéissance ou la dénonciation de ces traités sera inévitable.

Au niveau international, nous estimons que l’ONU est la seule instance qui devrait prédominer. Nous proposerons de la réformer afin qu’elle ne soit pas l’expression des seules puissances dominantes. Nous ne reconnaissons ni le G8 ni le G20 comme légitimes pour décider de l’avenir du monde. Il en est de même pour leurs avatars sous forme de fond monétaire international (FMI) ou de Banque Mondiale. L’organisation mondiale du commerce (OMC) est à ce jour la seule instance qui dispose de pouvoirs de coercition, mettant de facto l’économie au-dessus de tout le reste. Cela doit s’arrêter et nous œuvrerons pour que ces aspects économiques soient pesés de manière équitable, en lien avec les aspects sociaux et environnementaux qui sont déjà du ressort des nations unies (organisation internationale du travail, conférences climatiques etc.). Une autre stratégie que celle de l’OMC pour tout ce qui concerne les services (accord général sur le commerce des services), l’agriculture, la propriété intellectuelle (brevets), etc. sera adoptée. Nous remettrons en question les traités bilatéraux (comme le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement) s’ils ne mettent pas en avant les dimensions sociales et environnementales.

L’UE se construit actuellement de manière non démocratique, en laissant à une commission non élue le seul pouvoir d’orienter les politiques dans une opacité totale. La liberté de la finance est garantie (jusqu’à celle d’une banque centrale européenne incontrôlée) mais celle des citoyen-ne-s n’est que virtuelle. On nous affirme que nous n’avons que le choix de nous soumettre ou d’en sortir. Osons renverser cette logique en proposant d’autres alternatives afin de remettre l’humain au cœur du système.

Si nous restons dans l’UE, il nous faudra être solidaires de nos camarades de SYRIZA, de Podemos et de tous ceux qui essaieront de la refonder radicalement en pesant de tout le poids de la France pour changer les rapports de force pour une plus grande justice sociale, environnementale et démocratique. Pour autant, l’hypothèse de plus en plus crédible, que ce changement ne puisse s’opérer, nous empêchant d’appliquer notre programme est possible. Nous devrons alors sérieusement envisager la sortie de l’Euro, voire de l’UE par référendum.

Cette sortie probable ne doit pas s’accompagner d’un repli sur soi. Si nous quittons la zone Euro tout en restant dans l’UE, cela provoquerait sans doute son éclatement. Il faudra œuvrer à l’émergence d’une monnaie commune36 dont les critères divergeront par rapport à la BCE37. Si nous quittons l’UE, nous pourrons alors tenter de reconstruire ce qui aura été un échec, sur une base réellement sociale, environnementale et démocratique avec les pays qui le souhaitent. On peut imaginer une union des pays méditerranéens actuellement membres de l’UE. Une autre alternative envisageable pourrait être axée sur la francophonie et pourquoi pas se rapprocher, voir adhérer à l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA). Le PG doit donc être clair sur ce fait : aucune alliance ou structure régionale ou internationale ne saura empêcher son projet politique.

Nos perspectives

Le mouvement pour la 6e République (m6r)

Nous regrettons que l’appel du m6r ne soit pas venu d’une initiative citoyenne ou associative dont Jean-Luc Mélenchon aurait pu être signataire. Ce lancement par Jean-Luc Mélenchon n’a pas aidé à le rendre crédible aux yeux des citoyens-ne-s, à ses débuts. Cependant, nous pensons qu’il est obligatoire pour qu’elle ait une chance d’aboutir que tous les liens entre la direction du parti et celle de ce mouvement soient coupés et vice et versa sans empêcher leurs relations. Nous constatons que plusieurs membres du BN figurent dans l’assemblée élue du m6r. Nous encourageons tous les membres du PG qui ont des positions dans le m6r à démissionner, en expliquant qu’ils souhaitent éviter l’ingérence du PG dans ce mouvement citoyen. Ce geste contribuera à renforcer la crédibilité du M6R et du PG. Les citoyen-ne-s ne doivent pas pouvoir penser que le m6r est une antichambre du PG. Il doit être autonome des partis politiques pour que la dynamique citoyenne puisse éclore. Nous espérons que les citoyens constituant ce mouvement sauront se rappeler que ce n’est pas aux hommes et femmes de pouvoir d’écrire les règles du pouvoir et que notre Constitution doit être le fruit d’un processus avant tout populaire38.

Les élections régionales en 2015

La loi du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des Régions a redécoupé la France. Nous adopterons une stratégie compréhensible par le plus grand nombre et cela ne peut se faire que dans une recherche constante d’un rassemblement alternatif de gauche citoyenne et écologiste. Les alliances se feront en toute transparence39 et uniquement sur des points programmatiques. Un vote de l’ensemble des militant-e-s de chaque région entérinera ces accords. Nous proposons que toute alliance avec le PS soit exclue, mais n’est-ce pas une évidence ? Enfin, nous refuserons de donner des consignes de vote ou de contribuer au mythe du front républicain40 (si nous sommes éliminés au premier tour).

Un-e candidat-e citoyen-ne pour la 6e République en 2017

« La 6e République ne peut pas être la chose des partis et elle ne peut pas être la chose d’un seul parti [..] C’est quand même beaucoup plus facile d’enthousiasmer la grande masse des gens si ce ne sont pas des politiques qui sont devant41 » annonçait notre secrétaire nationale à la 6e République. Nous pensons aussi que les partis qui souhaitent un changement de Constitution doivent unir leur force militante au service d’un mouvement politique citoyen pour faire émerger un-e candidat-e pour la 6e République.

Cependant, de quelle formation politique doit émerger celui ou celle qui portera cette candidature ? Devons-nous, pour réussir à rassembler le mouvement social et citoyen, avoir un-e prétendant-e issu-e des partis politiques traditionnels ? Quand on interroge les citoyen-ne-s, la réponse est clairement négative : 82 % des Français-es pensent que les hommes et les femmes politiques agissent principalement pour leurs intérêts personnels42 et 92 % des Français-es ne font pas confiance aux partis politiques43. Enfin, en optant pour un-e candidat-e issu-e de la société civile, et largement reconnu-e pour sa probité et la force de son engagement, nous éviterons certainement une querelle d’égos entre les dirigeant-e-s politiques des principaux partis souhaitant un changement de République via un processus constituant populaire. Il appliquera les mesures d’urgence écologique et sociale du programme en attendant la fin du processus constituant lancé dès l’accession au pouvoir.

Pour une reconquête…

Il est essentiel pour gagner en visibilité et préparer une reconquête que nous définissions nos axes principaux44 : transition démocratique interne au PG et populaire grâce à la 6e République, récupération et redistribution des milliards qu’on nous a pris ces 30 dernières années, confrontation avec l’UE et instauration de la transition écologique et énergétique.

…Rebondissons !

Nous avons tenté d’écrire un texte structuré afin qu’il puisse servir de base de travail pour les camarades qui l’amenderont entre le CN d’avril et le Congrès de juillet. Nous estimons que pour que le PG puisse continuer d’exister et prendre un nouvel élan, il doit se transformer de l’intérieur sans perdre son identité écosocialiste. Comme l’ont prouvé SYRIZA et Podemos, c’est en occupant le terrain via des actions concrètes, en agissant directement au service de la population et plus spécifiquement auprès des publics précaires que nous arriverons à faire changer les choses. Ce Congrès doit servir à nous relancer, il en va de l’avenir de notre parti.

Faisons confiance aux militant-e-s, faisons confiance au peuple !

Post-scriptum

Nous avons écrit cette plateforme à l’aide d’une liste de discussions Riseup, du logiciel de rédaction de texte Etherpad, de la plateforme de débat et de vote Loomio, de l’outil de sondage Framadate et du service gratuit de conférence téléphonique d’OVH. L’ensemble des décisions ont été prises de manière collective et le texte a suivi un processus d’amendements classique qui en a généré plus d’une centaine.

« Citoyens, ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre propre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne considèrent que leurs propres intérêts et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action ; ils sacrifieront tout à un discours, à un effet oratoire ou à un mot spirituel. Évitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du Peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Nous sommes convaincus que, si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considéreront jamais comme vos maîtres. » — Hôtel-de-Ville, 25 mars 1871, le comité central de la Garde nationale

1 « Entretien avec Jacques Généreux, du Parti de Gauche », Le Cercle des Volontaires, 15 octobre 2014.
2 « Le mal-logement en 2015 », Observatoire des inégalités, 3 février 2015.
3 Ibid.
4 Hadrien Clouet, commission économie du PG, 10 février 2015.
5 « La France championne des versements de dividendes », Le Monde, 28 août 2014.
6 « La question de l’éco », Sondage Tilder / LCI / Opinionway, Le Point, 23 octobre 2014.
7 Editeur de texte libre fonctionnant en mode collaboratif et en temps réel.
8 « Outils collaboratifs », Contribution thématique du PG, Collectif, janvier 2015.
9 « Pour un fonctionnement démocratique », Contribution thématique du PG, Collectif du PG36, janvier 2015.
10 Plateforme de débat et de prise de décisions fonctionnant en mode collaboratif et en temps réel.
11 « Pour un débat et une prise de décision sur le revenu de base, le salaire universel, le droit opposable à l’emploi, la sécurité sociale professionnelle », Contribution thématique du PG, janvier 2015.
12 Depuis 20 ans, le Parlement danois utilise la « conférence de citoyen-ne-s » pour s’enquérir des choix de la population sur des questions d’innovation technologique ou de gestion de l’environnement par exemple. En France, Jacques Testart et la Fondation Sciences Citoyennes ont repris ce concept et l’ont développé sous le nom de « conventions de citoyen-ne-s ». « Dossier : les conventions de citoyens (CdC) », Fondation Sciences Citoyennes, Jacques Testart et Fabien Piasecki, 22 mai 2013.
13 « Démocratie Interne – Les commissions thématiques », Contribution thématique du PG, Collectif, janvier 2015.
14 « Pour un fonctionnement démocratique du PG », Contribution thématique du PG, Collectif du PG73, janvier 2015.
15 « Pour une transparence financière », Contribution thématique du PG, janvier 2015.
16 « Mener enfin un débat informé sur les ressources du PG et leur affectation », Contribution thématique du PG, Yann Salmon, janvier 2015.
17 « Supprimer le bureau national ? », Contribution thématique du PG, janvier 2015.
18 « Note de synthèse », Etudes de législation comparée (Europe et international), Sénat, 21 décembre 2010.
19 « Non aux passe-droits, 1 adhérent = 1 voix », Contribution thématique du PG, Collectif, janvier 2015.
20 66 signatures dont huit issues de délégué-e-s CN.
21 « Pour une organisation financière encore plus efficace », Contribution thématique du PG, janvier 2015.
22 « Nouvelles fractures françaises », Sondage Ipsos / Steria pour Le Monde / France Inter / Cevipof / Fondation J. Jaurès, 21 janvier 2014.
23 « Ce que s’abstenir veut dire », Le Monde diplomatique, Céline Braconnier et Jean-Yves Dormagen, mai 2014.
24 « Un seul mandat non reconductible pour les élus PG au sein des collectivités », Contribution thématique du PG, janvier 2015.
25 Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
26 Ibid.
27 « Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants », Emmanuel-Joseph Sieyès, 7 septembre 1789.
28 « Démocratie : histoire politique d’un mot », Francis Dupuis-Déri, Lux, Coll. « Humanités », 14 mars 2013.
29 Ibid.
30 « Pour un outil de contrôle des représentants : des assemblées tirées au sort ! », Contribution thématique du PG, janvier 2015.
31 « La démocratie à venir et à refaire », Loïc Blondiaux, Collège de France, avril 2014, 78’
32 « L’opinion publique n’existe pas », Questions de sociologie, Pierre Bourdieu, Les Éditions de Minuit, 1984, pp. 222-235
33 « Faire l’opinion », Le nouveau jeu politique, Patrick Champagne, Les Editions de Minuit, coll. Le Sens Commun, 1990
34 « La tutelle est un système sans contrôle – une injustice majeure et morbide », Contribution thématique du PG, janvier 2015.
35 « Pour des médias libres, indépendants et citoyens », Contribution thématique du PG, janvier 2015.
36 « Assumer la sortie de l’Euro et proposer une monnaie commune européenne », Contribution thématique du PG, janvier 2015.
37 « Sortir de l’Euro monnaie unique et proposer l’Euro monnaie commune », Contribution thématique du PG, janvier 2015.
38 « 6e République – Pour un processus constituant populaire », Contribution thématique du PG, janvier 2015.
39 « Transparence de l’information », Contribution thématique du PG, janvier 2015.
40 « Mythologie du front républicain », Le Monde diplomatique, Joël Gombin, mars 2015.
41 « Parti de Gauche et 6e République : tout comprendre ! », La Radio de Gauche, Interview de Raquel Garrido, 21 octobre 2014.
42 « France 2013 : les nouvelles fractures », Sondage Ipsos pour Le Monde, Fondation Jean Jaurès / Cevipof, janvier 2013.
43 Ibid.
44 « Les grandes priorités », Contribution thématique du PG, Collectif du PG73, janvier 2015.

De l’art de jeter le bébé avec l’eau du bain

Le lycéen et jeune directeur de la rédaction Côme Delanery écrivait cette semaine son édito1 sur le professeur en lycée Etienne Chouard.

Charles de Montesquieu

Charles de Montesquieu

« Ce professeur de lycée propose notamment de faire réécrire la constitution par … des citoyens tirés au sort. Certains se laissent séduire par l’homme. »

Est-il imaginable que l’idée d’une assemblée constituante tirée au sort soit séduisante pour certains d’entre nous ? Est-ce possible de concevoir des citoyens s’intéressant plus aux idées qu’aux hommes qui les portent ? Pour Côme Delanery, ce n’est apparemment pas le cas. Dès l’introduction, l’éditorialiste commence donc très mal. Il reste bloqué dans les schémas de pensée traditionnelle où le citoyen est séduit par le candidat politique lors d’une campagne électorale où sa première des missions est de charmer les électeurs pour récolter des voix. Faut-il rappeler qu’Etienne Chouard n’est candidat à rien et donc que la grille de lecture habituelle ne peut pas être utilisée avec lui ?

« Choisir individuellement quelques individus au hasard ne fait pas d’eux la voix du peuple, auxquels cas on pourrait considérer les sondages et autres « questions du jour » des médias comme de véritables modèles de démocratie »

L’auteur compare le projet d’assemblée constituante tirée au sort au système des sondages. Il effectue ici une erreur qui aurait pu être évitée s’il s’était un peu plus intéressé au sujet en lisant par exemple le récent ouvrage de David Van Reybrouck2. L’écrivain belge évoque les biais des sondages. Les questions posées où les citoyens doivent s’exprimer et donner leur avis très rapidement ne sont pas précédées d’un débat et d’une réflexion. Or, l’un des fondements de la démocratie est le débat ! Il n’est donc pas raisonnable de comparer une assemblée (élue ou tirée au sort) où les députés dialoguent, échangent et réfléchissent avant de voter et un sondage.

« La force de l’internet »

Le jeune journaliste s’étonne ensuite que certains « pseudo-libre-penseurs » – notons la touche de mépris – s’exprime principalement sur Internet. Faut-il lui expliquer comment fonctionne le système médiatique ? Faut-il lui rappeler des lapalissades comme le fait que pour s’exprimer dans les médias de masse, il faut y être invité ? Internet est un média populaire (au sens premier du terme) car il permet à chacun de s’exprimer sans avoir à demander d’autorisation. Il n’est donc pas étonnant que des personnalités politiques n’ayant pas accès aux médias traditionnels apparaissent sur ce média au fonctionnement atypique.

« Mais c’est la stratégie de diffusion du message par l’internet qui permet particulièrement de faire mouche »

Côme Delanery avait annoncé la couleur dès l’introduction. Il réaffirme ici le peu de considération qu’il porte à ses concitoyens. Si certains d’entre nous (car il faut bien l’avouer, cette idée est pratiquement inconnue à ce jour) voient dans le projet d’assemblée constituante tirée au sort une opportunité de rendre réellement le pouvoir au peuple, ce n’est pas du tout parce que nous y avons réfléchi mais parce que nous avons subi un bourrage de crâne. Si nous pensons, comme l’évoquait récemment Judith Bernard3 que « seul un processus constituant citoyen pourra instituer la puissance populaire » et que des élus « n’y verraient (à juste titre) que contraintes limitant leur prospérité et leur carrière », ainsi que celles de leurs camarades de parti politique, c’est que nous sommes matraqués de messages répétitifs. Si nous estimons que l’assemblée qui écrira la prochaine constitution doit aussi être écrite par des ouvriers, des employés, des abstentionnistes, des chômeurs etc. ce que permet bien plus le tirage au sort que l’élection, c’est que nous sommes « des fidèles extrêmement dévoués » au maître Etienne Chouard qui a pourtant plusieurs fois indiqué que « c’est à nous de nous émanciper de nos maîtres en nous formant entre nous, par éducation populaire »4. On peut noter ici le paradoxe et par conséquent la faiblesse du travail journalistique.

« S’il pouvait d’abord apparaître comme un idiot utile, sa proximité avec l’extrême-droite fascisante ressort désormais »

Enfin, hasard du calendrier, Etienne Chouard vient de répondre5 ce jour aux différentes attaques du monde politique et médiatique à l’aide de la technique « marabout-bout-de-ficelle »6, dans un billet mettant les choses aux claires à propos d’Alain Soral et plus globalement des idées d’extrême-droite :

Je ne peux évidemment pas valider une parole pareille, froidement raciste, sexiste, autoritaire. Je n’avais jamais vu Soral parler comme ça. C’est un peu comme un désaveu, parce que je l’ai entendu maintes fois jurer qu’il n’était pas antisémite.

Alors, je cède, je reconnais que me suis trompé, en publiant un lien sans mise en garde : il y a un risque d’escalade des racismes. Ce mélange de lutte légitime et courageuse contre de redoutables projets de domination (résistance qui m’intéresse toujours et dont je ne me désolidarise pas), avec un sexisme, une homophobie, et maintenant un antisémitisme assumés (qui me hérissent vraiment), ce mélange est toxique. Stop.

[..]

En conclusion, j’insisterai sur l’essentiel : à mon avis, tous ces reproches sont montés en épingle de mauvaise foi par les professionnels de la politique pour entretenir une CONFUSION entre les vrais démocrates et « l’extrême droite » ; confusion qui leur permet de se débarrasser des vrais démocrates à bon compte, sans avoir à argumenter.

En conclusion, avec cet édito, Côme Delanery entretient cette confusion, peut-être malgré lui.

Pi Wu

1 « Chouard, démocratie et grande confusion », News Young, Côme Delanery, 26 novembre 2014
2 « Contre les élections », David Van Reybrouck, Babel, février 2014
3 « Les militants du sort portent un projet radicalement antifasciste », Blog Mediapart, Judith Bernard, 24 novembre 2014
4 « Démocratie et constitution, entretien avec Etienne Chouard », UN Special n°727, avril 2013
5 « Pour que les choses soient claires », Blog, Etienne Chouard, 28 novembre 2014
6 « Du bon usage du m6r », Blog Médiapart, Apu R, 27 novembre 2014

Comment Mathieu Dejean montre ses préjugés face à un mouvement citoyen et apartisan ?

Mathieu Dejean est journaliste aux Inrocks1 et ex-stagiaire à Slate2, a fait deux articles pour Témoignage Chrétien3 et écrit pour Regards4. Il est aussi ami sur Facebook avec Clément Sénéchal et Stéphanie Roza5 (dont j’ai décortiqué la tribune à charge contre le tirage au sort parue dans Libé la semaine dernière)6. En lisant son compte Tweeter7, on remarque entre autres qu’en avril dernier lors des élections européennes, il faisait suivre le tweet de Clément Sénéchal où Raquel Garrido et Jean-Luc Mélenchon « exhortaient les gens à reprendre le pouvoir et fonder une 6ème République »8. On peut donc le qualifier sans prendre trop de risques de sympathisant du Front de Gauche.

Dimanche 23 novembre 2014, ce journaliste a écrit un article rempli de préjugés sur le mouvement citoyen et apartisan des Gentils Virus9 et a provoqué la colère, l’incompréhension et la déception de ces derniers10. Cela se conçoit aisément quand on connait la réactivité impressionnante qu’ils ont eu pour répondre à ses questions (24 heures11) alors que les principes démocratiques qu’ils s’imposent nécessitent le débat, le travail collectif et la délibération : le « temps long » en somme. En effet, on peut retrouver le résultat de ce processus (propositions, débats et votes) sur leur wiki12 et Mathieu Dejean a été mis au courant de cette méthode de travail vu qu’il le dit dès le début de son article. Pourtant, il n’hésitera pas à donner la parole à Pierre Crétois (autre auteur de la tribune de Libé et farouche opposant au tirage au sort) pour affirmer qu’ils sont « les derniers des démocrates dans leurs méthodes ». Il y a ici une contradiction. On peut donc raisonnablement se poser des questions sur le travail journalistique effectué. Mathieu Dejean a-t-il recoupé ses sources ? De quelle réunion parle Pierre Crétois ? Est-ce qu’une personne s’est réellement imposée pendant un temps aussi long (15 minutes) sans que personne n’intervienne ? Cette personne se revendiquait-elle être des Gentils Virus ? Dans tous les cas, nous ne pouvons que nous étonner de la différence de méthode existant entre le processus démocratique utilisé pour répondre à ce journaliste et le récit de Pierre Crétois.

Mise à jour du 1er décembre 2014 : Suite à quelques recherches, la réunion dont parle Pierre Crétois s’est déroulée dans le cadre du troisième volet des Ateliers Généraux le 27 octobre dernier à Paris III. La personne qu’il qualifie de Gentil Virus s’est en réalité présentée comme membre de l’association Les Citoyens Constituants13. Le texte préparé qui a été lu est l’appel de l’association à signer pour la 6ème République14 qui a récemment été déposé sur le site du m6r. Ce militant associatif ne s’est pas imposé mais a demandé la parole comme tout participant. Ce texte n’a pas été lu durant la conférence mais lors des débats qui l’ont suivi contrairement à ce qu’affirme le philosophe dans l’article des Inrocks15. Lorsque l’on lit le compte-rendu, on peut lire qu’à ce moment de la réunion, le débat portait sur la 6ème République, la lecture de l’appel n’était donc pas incongrue. Ayant récupéré l’enregistrement de cette réunion, le temps de lecture de cet appel était de 5 minutes et 12 secondes et non de 15 minutes comme l’indique Pierre Crétois. Il est regrettable que le journaliste n’ait pas fait un réel travail d’investigation pour vérifier les propos de Pierre.

« Ils se confondent de l’extérieur avec ses relais d’extrême[-]droite »

Cette phrase est très ambigüe car elle ne dit pas que les Gentils Virus sont un mouvement d’extrême-droite mais que ses relais peuvent l’être. L’auteur n’a certainement pas tort, il doit bien y avoir des organisations d’extrême-droite qui relaient les vidéos que peuvent faire les Gentils Virus vu qu’ils sont libres de relayer ce qu’ils veulent. Récemment, le site d’extrême-droite Égalité et Réconciliation relayait une partie du discours de Jean-Luc Mélenchon donnée lors du « remue-méninges » en août 201416. En appliquant la même logique, l’auteur va-t-il écrire un papier pour nous alerter que les membres du Parti de Gauche « se confondent de l’extérieur avec ses relais d’extrême droite » ? C’est bien entendu absurde. Plutôt que d’analyser le mouvement démocrate des Gentils Virus par une partie de ses « relais », l’auteur n’aurait-il pas dû se baser sur les textes disponibles sur leurs différents sites ? Jusqu’à présent, je n’ai pas lu de texte soutenant les valeurs de l’extrême-droite sur le site des Gentils Virus.

« Il n’est pas étranger à l’activisme de sa communauté de fans »

Le terme « fan » est généralement employé de manière péjorative pour désigner une personne admirative délaissant son sens critique de côté. Pourtant, dans la réponse apportée au journaliste, les Gentils Virus n’exprimaient pas un fanatisme pour Étienne Chouard en le plaçant au même niveau que d’autres intellectuels en insistant sur le fait qu’il n’a pas un rôle prédominant : « Plusieurs auteurs traitant de la démocratie accompagnent les réflexions des Gentils Virus : Étienne Chouard bien sûr, mais aussi Francis Dupuis-Déri, Yves Sintomer, David Van Reybrouck, etc. Concernant Étienne, il intervient peu dans les groupes des GV et n’a pas un rôle prédominant. Il reste une référence mais notre réflexion va au-delà de la conviction d’une seule personne. Comme n’importe qui d’autre, ses prises de position peuvent être débattues. ». Ce terme n’aurait-il pas été volontairement mal choisi ?

« Ils disséminent en effet tous azimuts les thèses de leur inspirateur »

Mathieu Dejean n’a-t-il pas remarqué que les Gentils Virus avaient cité plusieurs « inspirateurs » accompagnant leurs réflexions ? On peut souligner que ses questions se focalisaient sur Étienne Chouard et que, malgré les réponses apportées par les Gentils Virus, l’article se concentre dessus en utilisant le singulier. A quoi cela sert d’interviewer les Gentils Virus si l’auteur ne tient pas compte des réponses apportées ?

« Infiltration du M6R »

Comment peut-on infiltrer un mouvement qui se veut populaire et ouvert à tous ceux qui veulent un changement de constitution ?

« Clément Sénéchal, qui anime la Commission VIe République du Parti de gauche »

Clément Sénéchal est co-responsable de la commission interne 6ème République au Parti de Gauche suite à sa nomination par la secrétaire nationale Raquel Garrido en 2013. Il n’a pas de mandat de porte-parole, il n’est pas élu et ne représente donc personne. Clément étant très attaché au système représentatif, ce n’est pas lui qui dira le contraire. Suite à cette petite précision, on peut s’interroger sur la pertinence d’indiquer sa fonction au Parti de Gauche. Il note que certains Gentils Virus utilisent des surnoms. Pourtant, même au Parti de Gauche, nous avons « une minorité agissante de gens dissimulés sous pseudo » qui écrivent des livres aux éditions Bruno Leprince, rédigent des communiqués de presse sur le site du PG, organisent des conférences, etc. Où est le problème ?

Commentaire de Clément Sénéchal

Commentaire de Clément Sénéchal suite à la parution de l’article

Quand à la fin de l’article au sujet de son appartenant à un groupe Facebook, Etienne Chouard a donné sa réaction sur son propre mur Facebook17 :

Là, ce sont les Inrocks qui viennent de m’accuser — mais c’est une calomnie — d’avoir liké un groupe d’affreux… Je n’ai rien liké du tout, on m’a inscrit à ce truc sans me le demander, comme ça m’arrive tout le temps. Il faut savoir que je suis, depuis des années, inscrit d’office (sans l’avoir demandé) à des tas de groupes Facebook (des dizaines et des dizaines)… J’ai renoncé à me désinscrire de tous car c’est littéralement sans arrêt, et puis il y a des militants que j’aime bien qui trouvent des forces à me voir affiché avec eux, alors bon, je ne m’occupe plus trop de ces « groupes » qui n’en sont pas vraiment puisqu’on ne peut pas empêcher l’inscription d’autorité.

Alors là, j’ai découvert que j’appartenais à ce groupe craignos en lisant l’article des Inrocks => je suis donc allé voir « mes groupes » : je suis encore dans 89 groupes (!) (pourtant, j’ai fui des dizaines et des dizaines de fois depuis mon inscription sur FB) et effectivement je suis dans ce groupe (très laid, et avec qui, évidemment, je n’ai rien de commun)… Alors je me suis désinscrit aussitôt, évidemment, une fois de plus. Mais tirer de ces inscriptions arbitraires (sans mon accord et fréquentes comme du spam) la marque — voire la preuve (!) — d’une dérive idéologique malsaine (…), c’est soit débile, soit malveillant.

En conclusion, je regrette que cet article n’aborde pas les thèmes tels que le processus constituant populaire, l’assemblée constituante ou encore le suffrage par le sort en s’attachant plus à la forme qu’au fond.

Pi Wu

 

1 Articles écrits par Mathieu Dejean pour « Les Inrocks »
2 Articles écrits par Mathieu Dejean pour « Slate »
3 Articles écrits par Mathieu Dejean pour « Témoignage Chrétien »
4 Articles écrits par Mathieu Dejean pour « Regards »
5 Page Facebook de Mathieu Dejean
6 « Les premières attaques viennent de notre propre camp », Blog 6ème République, Pi Wu, 15 novembre 2014
7 Compte Tweeter de Mathieu Dejean
8 #12avril : @JLMelenchon & @RaquelGarridoPG exhortent les gens à  » reprendre le pouvoir et fonder une 6eme République », Tweeter, Clément Sénéchal, 12 avril 2014
9 Les Gentils Virus pour la Démocratie
10 Interview par un journaliste des Inrockuptibles (novembre 2014), Wiki des Gentils Virus, 2014
11 « Interview par un journaliste des Inrockuptibles », Wiki des Gentils Virus (Mail), 23 novembre 2014
12 « Interview par un journaliste des Inrockuptibles », Wiki des Gentils Virus, 23 novembre 2014
13 Association Les Citoyens Constituants
14 « Une constituante citoyenne démocratique donc tirée au sort », m6r, novembre 2014

15 « Comment les “Gentils virus” d’Etienne Chouard contaminent le web », Mathieu Dejean, 23 novembre 2014
16 « Jean-Luc Mélenchon s’en prend au communautarisme juif », Egalité et Réconciliation, 25 août 2014
17 « Encore une calomnie dans un grand journal », Facebook, Etienne Chouard, 23 novembre 2014

Compte-rendu de l’atelier constituant du samedi 15 novembre à Pantin

avec Les Citoyens Constituants (LCC)1 et Réseau Salariat2

Les Citoyens Constituants

L’accueil a débuté vers 14:00 puis Delta3 a fait une présentation de l’association LCC puis Stef’4 a fait de même pour l’association Réseau Salariat. Je ne m’étends pas sur le contenu de la présentation que l’on peut retrouver sur les sites des associations.

Les points de convergence entre les deux associations sont :

  • l’importance de la délibération politique ;
  • le statut politique du producteur inscrit comme un droit constitutionnel ;
  • l’association « Réseau Salariat » a besoin d’un peuple constituant ;
  • l’association « LCC » a besoin de citoyens émancipés.

Vers 15:00, les différents thèmes de cet atelier ont été présentés :

  • Le statut politique du producteur ;
  • Propriété lucrative contre copropriété d’usage des outils et lieux de travail ;
  • La cotisation sociale ;
  • La retraite.

Afin d’introduire le sujet, le manifeste au format vidéo de l’association « Réseau Salariat »5 nous a été présenté. Il ne dure que 10 minutes et lorsque l’on ne maîtrise pas les concepts, ce n’est pas très simple de tout comprendre. Heureusement que Stef’ a complété cette vidéo avec des explications plus détaillée.

Delta et Stef’ évoquent à tour de rôle quelques points comme le fait que LCC n’a pas de programme politique, que l’association essaye d’être exemplaire via son fonctionnement et ses statuts, que l’emploi et le travail sont deux concepts différents, que les CHU en France ont été construits grâce aux cotisations (plutôt que grâce aux marchés financiers ou au crédit), que des assemblées constituantes tirées au sort ont déjà eu lieu comme en Colombie-Britannique ou en Ontario (Canada), qu’il y a des choix politiques à faire dans ce qui rentre dans le calcul de la production de richesse (PIB), qu’il y a une hiérarchie des salaires liés à la qualification dans le projet de Réseau Salariat et enfin que les retraités, les chômeurs, les parents et les soignants sont des producteurs de valeur économique.

A partir de 15:45, quatre groupes de 5 à 8 personnes se sont formés afin de traiter pendant 1:30 les quatre thèmes proposés. La méthode utilisée pour débattre et effectuer des décisions s’est basée sur le petit protocole de sociocratie délibérative6. L’idée des petits cartons de couleur est excellente !

Réseau Salariat

Le début des débats a commencé vers 16:15. J’étais dans celui qui traitait de la « propriété lucrative contre copropriété d’usage des outils et lieux de travail » animé par Arnaud D.7 Les échanges ont été riches sur la nécessité de bien différencier les concepts de « propriété d’usage » et de « propriété lucrative » ce qui n’existe pas à l’heure actuelle dans notre constitution, sur le droit au logement, sur le bien commun, sur la co-propriété etc. Une phrase m’a particulièrement marqué à savoir : « ce qui tient dans le temps est ce qui attache des droits aux personnes ». Nous avons finalement réussi à proposer un petit article constituant bien que j’estimais qu’une heure et demie de débat n’était pas suffisantes pour traiter un sujet aussi important.

Enfin, à partir de 18:00, après une petite pause, chaque groupe de travail a présenté son texte à l’assemblée et des débats et votes ont eu lieu. Certains émettaient des objections à presque chaque proposition ce qui a considérablement allongé la durée de l’atelier qui a fini avec une heure et demie de retard, à 20:30.

Cet atelier était sympathique et enrichissant et j’en ai profité pour adhérer à l’association LCC pour l’année 2015.

Pi Wu

1 Association « Les Citoyens Constituants »
2 Association « Réseau Salariat »
3 Delta est un membre de l’association « Les Citoyens Constituants »
4 Stef’ est un membre de l’association « Réseau Salariat »
5 « Manifeste : Pour un statut politique du producteur », Réseau Salariat, 14 juillet 2013
6 « Petit protocole de sociocratie délibérative », Gentils virus, 22 mars 2013
7 Arnaud D. est un membre de l’association « Les Citoyens Constituants »